En vue des coupures d’électricité, allez-vous diminuer votre stock de médicaments à conserver au frais ?

NON

Josselin Vanderaspaille, titulaire en centre-ville de Cluses (Haute-Savoie), emploie 2 salariés dont 1 adjoint. Groupement : Ceido ; syndicat : aucun.

Les médicaments stockés dans le réfrigérateur de la pharmacie sont en nombre limité, je ne prévois donc pas de baisser mon niveau actuel en prévision des délestages électriques. J’en ai discuté avec des confrères et des laboratoires commercialisant des médicaments qui nécessitent le respect de la chaîne du froid : sauf exception, il y a une marge de sécurité, souvent de 12 heures, qui permet de ne pas tout jeter à la poubelle en cas de coupure électrique. Un de mes clients, hémophile, dispose d’un traitement dont le coût total est d’environ 40 000 € ; le laboratoire m’a assuré que son médicament pouvait rester sept jours hors de l’armoire réfrigérée. De plus, les assurances couvrent les pertes financières et, concernant les vaccins contre le Covid-19, on ne les paie pas. Il n’y a donc aucun impact financier pour la pharmacie.

NON

Brigitte Bouzige, titulaire en milieu semi-rural aux Salles-du-Gardon (Gard), emploie 6 salariés dont 2 adjoints. Groupement : Giphar ; syndicat : USPO.

Il est impossible de diminuer les stocks, notamment ceux des vaccins contre la grippe et le Covid-19 qui sont calculés en fonction des besoins de la pharmacie. Etant certifiée ISO 9001-QMS Pharma, la pharmacie est équipée d’un réfrigérateur avec alarme et nous procédons quotidiennement à des relevés de température. Nous travaillons avec des listes scientifiquement validées qui répertorient les produits sensibles de la chaîne du froid, affichées au niveau du réfrigérateur. Je connais par cœur ceux qui peuvent rester à température ambiante plusieurs heures, ceux qui, après une rupture du froid, peuvent être conservés sans changement, ceux pour lesquels il faut mettre une nouvelle date de péremption et ceux qui doivent être impérativement jetés. Comme chaque produit a sa vie propre, ce travail de tri demande beaucoup d’énergie et de temps.

NON MAIS

Romain Vacheron, titulaire dans un centre commercial à Hagetmau (Landes) emploie 10 salariés dont 2 adjoints. Groupement : Aprium ; syndicat : FSPF.

Dans l’immédiat, je n’ai pas envisagé cette option car la pharmacie gère les stocks en flux tendu. En particulier, en ce qui concerne les médicaments chers que nous commandons seulement la veille ou l’avant-veille pour un patient. La pharmacie dispose d’une des plus grandes armoires à froid du marché et la valeur de notre stock dépasse déjà les 10 000 €. Il comprend, par exemple, plusieurs boîtes d’Humira. On ne s’est pas trop projeté par rapport aux ruptures itératives, mais si ça devait être le cas, une diminution des stocks serait envisagée, les commandes colleraient aux rotations journalières et nous ne stockerions notamment plus Humira. Comme je suis installé en centre commercial, nous réfléchissons avec les commerçants de la galerie marchande à acheter ensemble un groupe électrogène pour en mutualiser le coût.

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Sondage réalisé du 8 au 15 novembre 2022