Forcing de Roselyne Bachelot sur les vaccins antigrippaux

Lundi 21 septembre, lors de la réunion de rentrée de l’Association des cadres de l’industrie pharmaceutique, Roselyne Bachelot a sans ambiguïté demandé aux industriels de l’aider à lutter contre les doutes du grand public quant à l’innocuité des vaccins contre la grippe A(H1N1). Concédant que la létalité du virus n’était « apparemment pas comparable à celle du virus de la grippe H5N1 », elle a toutefois insisté sur sa facilité de transmission et sur les décès survenus en métropole chez des patients sans facteur de risque. De quoi justifier pour elle le plan de bataille mis en place. La ministre a d’ailleurs précisé que le plan de vaccination serait finalisé « dans quelques jours ». « La crainte irrationnelle liée à la vaccination peut toujours surgir et resurgir. Soyez à nos côtés pour expliquer sans relâche à nos concitoyens à quel point notre système d’évaluation et d’autorisation de mise sur le marché garantit le plus haut niveau de sécurité possible », a-t-elle demandé aux industriels.

Chez nos voisins d’outre-Manche, les techniques de motivation des professionnels sont plus terre à terre : les généralistes de l’Association médicale britannique pourraient recevoir une rémunération à hauteur de 5,25 livres (soit environ 6 euros) pour chaque dose administrée.

Les femmes enceintes au coeur du plan de bataille

De son côté, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) a concocté un dossier d’information consultable sur son site Internet* en prévision d’un éventuel passage en niveau d’alerte 6. Dans les grandes lignes, les femmes enceintes seront invitées à ne pas fréquenter les hôpitaux et les cliniques (excepté pour l’accouchement) et les lieux comme les écoles ou les transports en commun. Nombre de visites prénatales, rythme des échographies (la dernière pourra alors être facultative)…, tout est passé en revue. Outre les règles habituelles d’hygiène à respecter, le CNGOF précise que la vaccination des femmes enceintes est recommandée au début du second trimestre. Un traitement prophylactique antiviral peut être mis en place à tout moment en cas de suspicion de grippe dans l’entourage familial. Si la future maman est elle-même suspectée de grippe, elle doit être dirigée vers une consultation hospitalière spécifique afin de subir un prélèvement nasal et être mise immédiatement sous antiviral. Et, pendant le travail, elle devra porter un masque chirurgical.

La péridurale et l’allaitement restent possibles, le lait étant dans ce cas tiré. Par ailleurs, un registre des femmes enceintes infectées par le virus de la grippe A(H1N1) est en train d’être mis en place en France.

* http://www.cngof.asso.fr

Priorité au vaccin contre la grippe saisonnière

La campagne contre la grippe saisonnière a démarré plus tôt cette année afin d’éviter toute superposition avec une vaccination contre le H1N1. Les assurés ont reçu le courrier de l’Assurance maladie avec l’imprimé de prise en charge du vaccin. Si celui destiné aux « non-primovaccinants » a changé, les pharmaciens pourront, comme l’an dernier, délivrer et facturer le vaccin sans prescription. Agrippal, Gripguard, Influvac, Fluarix, Immugrip, Mutagrip, Previgrip et Vaxigrip sont intégralement remboursés par l’assurance maladie. Cette année, les 65-69 ans seront relancés par courrier s’ils ne se sont pas fait vacciner trois semaines après leur première invitation. A.-L.M.