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Anticancéreux : toxicité surévaluée, moindre efficacité ?
Dans les études cliniques nécessaires au développement des nouvelles molécules, les recherches de sécurité et de toxicité (phase I) sont normalement effectuées sur des patients sains.
En cancérologie, les études de phase I incluent des patients malades, qui ne répondent plus aux protocoles standards. Dès lors, les effets indésirables relevés peuvent être dus à la pathologie, voire à des traitements non anticancéreux concomitants ou des traitements anticancéreux antérieurs, et non à la molécule testée elle-même. Il s’agit donc de déterminer avec précision l’imputabilité des symptômes. Selon une analyse menée par l’équipe du Pr Le Tourneau de l’Institut Curie (Paris) publiée le 9 mai dans The New England Journal of Medicine (NEJM), les toxicités des nouveaux anticancéreux définies lors des essais cliniques seraient surévaluées, de près de 30 % pour les toxicités graves et de près de 65 % pour les toxicités peu graves. Pour obtenir ces résultats, les chercheurs ont comparé le « bras placebo » et « le bras médicament » de 51 essais cliniques contrôlés et randomisés de phase I, incluant plus de 26 000 patients cancéreux. « Affirmer que des symptômes ou anomalies biologiques sont liés au médicament alors qu’ils sont liés à la maladie peut conduire à recommander une dose sous-optimale du médicament », expliquent les auteurs.
Qui concluent que les doses préconisées sont très probablement souvent sous-estimées, ce qui peut amener, pour un certain nombre de molécules anticancéreuses, à commercialiser des médicaments à doses trop faibles et donc potentiellement moins efficaces. §
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