PharmagoraPlus 2025 : les préparateurs bientôt au cœur des nouvelles missions ?

© DR - De gauche à droite : Annabelle Alix, Bruno Maleine, Philippe Denry, Guillaume Racle, David Brousseau, Damien Chamballon.

PharmagoraPlus 2025 : les préparateurs bientôt au cœur des nouvelles missions ?

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Publié le 30 mars 2025 | modifié le 11 avril 2025
Par Anne-Charlotte Navarro
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La table ronde organisée par Porphyre le 8 mars 2025 lors de PharmagoraPlus a exploré comment valoriser les compétences des préparateurs dans les nouvelles missions officinales. Retour sur ce temps fort.

Comment optimiser le rôle et les compétences du préparateur en pharmacie pour investir pleinement les nouvelles missions ? Telle était la question centrale de la table ronde Porphyre, modérée par la journaliste Annabelle Alix, le 8 mars à PharmagoraPlus.

À l’heure où l’officine s’oriente vers la pharmacie clinique, exception faite de la vaccination, les préparateurs sont totalement exclus des nouvelles missions – entretiens, tests rapides d’orientation diagnostique (Trod), etc. – par les textes réglementaires. « Celles-ci pourraient pourtant permettre de redonner une technicité à leur métier, à l’heure où les préparations ont quasiment disparu de leurs missions », a souligné Damien Chamballon, président de l’Association nationale des préparateurs-techniciens en pharmacie d’officine (Anprep). Elles leur permettraient aussi « d’assumer leur rôle de bras droit du pharmacien », a observé David Brousseau, secrétaire fédéral Force ouvrière (FO) branche officine.

Ouvrir les entretiens au préparateur

Ainsi, les intervenants se sont entendus sur la nécessité d’ouvrir certaines missions au préparateur : « Une fois qu’il a repéré un patient éligible, il n’est pas très pertinent de lui demander d’aller chercher le pharmacien pour que celui-ci lui remette le guide de dépistage colorectal », a pointé Philippe Denry, vice-président emploi et formation à la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Par ailleurs, certains entretiens, comme les entretiens femmes enceintes, les entretiens opioïdes ou certains entretiens de suivi du patient chronique, pourraient tout à fait être réalisés par le préparateur ».

« Il faut miser un partenariat pharmacien-préparateur », a résumé Bruno Maleine, président du Conseil central de la section A de l’Ordre des pharmaciens. Avec, comme garde-fou, une distinction préparateur/pharmacien fondée sur le niveau de responsabilité.

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Un rôle préventif

Si, à l’heure actuelle, le préparateur ne peut pas effectuer d’entretien, il a un rôle à jouer dans le repérage des patients éligibles. « Il connaît le patient, il est souvent en première ligne, dans son intimité. S’il est bien formé, il peut lui proposer un entretien », souligne Damien Chamballon.

De son côté, Guillaume Racle, pharmacien titulaire et représentant de l’Union syndicale des pharmaciens d’officine (USPO), « organise, chaque mois, un focus sur un thème de santé publique, par exemple, le dépistage colorectal en mars. Les préparateurs sont formés et un ambassadeur est nommé en fonction de son envie. Cette organisation nous permet de mieux investir les nouvelles missions, de mieux recruter et de réaliser ainsi 150 entretiens par an ».

Reconnaissance à la clé

« Si les préparateurs sont globalement motivés pour assumer les nouvelles missions, une façon supplémentaire de les impliquer serait de leur apporter la reconnaissance qu’ils méritent, souligne David Brousseau. Cette reconnaissance peut passer par plusieurs voies, mais pourquoi ne pas reproduire le mécanisme des certificats de qualification professionnelle (CQP) pour valoriser ces nouvelles missions ? Ainsi, un préparateur qui vaccinerait recevrait une bonification de 30 fois la valeur du point, par exemple », esquisse le syndicaliste.

Philippe Denry, lui, pose comme préalable à cette discussion salariale, « l’augmentation du nombre de pharmacies mobilisées, puis une reconnaissance par le législateur, du rôle du préparateur ». Avant d’ajouter : « La grille fixe des minimums, mais rien n’interdit à l’employeur de verser une prime. »