Un texte réajusté à coups d’amendements

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Publié le 21 mars 2015
Par Loan Tranthimy
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La fronde unie du corps médical la semaine dernière semble avoir porté ses fruits. Auditionnée par la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale sur ce texte, Marisol Touraine, ministre de la Santé, a affirmé pour la première fois devant les élus qu’il y aura bel et bien un « dispositif unique commun au régime obligatoire et aux régimes complémentaires » pour le tiers payant généralisé. Pas sûr que cette ouverture en direction des médecins libéraux convienne aux complémentaires santé qui avaient proposé un autre dispositif. Quoi qu’il en soit, sur les 1 700 amendements déposés à l’Assemblée nationale, plusieurs proviennent du gouvernement ou des rapporteurs par lui désignés.

La vaccination par les pharmaciens est-elle morte ?

Pour les pharmaciens, un amendement soutenu par Jean-Louis Touraine, député socialiste et rapporteur du titre III du texte, vise à supprimer l’article 32 qui autorise la pratique de la vaccination. Dans son motif, l’élu considère « qu’il est prématuré d’autoriser les pharmaciens à vacciner alors même qu’ils ne sont pas encore formés et qu’une telle mesure risquerait de banaliser cet acte médical ». Il ajoute aussi que « l’étude d’impact jointe au projet de loi ne permet pas d’estimer le montant des économies que générerait l’élargissement des compétences en matière de vaccination aux pharmaciens d’officine ».

Gilles Bonnefond, président de l’USPO, regrette une telle décision : « La couverture vaccinale ne peut être efficace que grâce à la mobilisation des équipes de soins de proximité, dont les pharmaciens. Ceux qui ont poussé le dossier au-delà du raisonnable risquent de payer cher. On aurait pu trouver des solutions entre les professionnels de santé. »

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