Coqueluche : les femmes enceintes à vacciner

Le calendrier vaccinal de la coqueluche s’apprête à être modifié. Alors que la stratégie de cocooning visant à protéger les nourrissons pendant leurs premiers mois de vie proposait la vaccination aux adultes ayant un projet parental et à l’entourage de la femme enceinte, la Haute Autorité de santé (HAS) recommande, ce 12 avril, de vacciner aussi les femmes enceintes. Mais pas n’importe quand : à partir du 2^e trimestre de grossesse, de préférence entre la 20^e et la 36^e semaines d’aménorrhée. « Une double protection pendant les premières semaines de vie est conférée [au nouveau-né], grâce au passage transplacentaire d’anticorps anticoquelucheux et en prévenant la contamination directe par la mère qui est la première source d’infection des petits nourrissons », précise la HAS. Selon le Réseau national de la coqueluche (Renacoq), plus de 90 % des décès par coqueluche surviennent chez les nouveaux-nés et les enfants de moins de six mois.

Les vaccins non vivants tétravalents disponibles (diphtérie, tétanos, coqueluche et poliomyélite) peuvent être utilisés. De plus, la femme doit être vaccinée à chacune de ses grossesses, précise la HAS. Selon les données en vie réelle, « cette vaccination diminue les hospitalisations chez les nourrissons de moins de deux mois (de 58,3 et 84,3%) ; elle réduit également la mortalité par coqueluche des nourrissons de moins de trois mois (de 95 % environ en Angleterre et au Pays de Galles) », justifie l’autorité. Le vaccin est bien toléré et n’est pas associé à un surrisque d’événements indésirables.

Si la mère n’a pas été vaccinée pendant sa grossesse, la stratégie de cocooning est mise en place et ce un mois avant l’accouchement, puis la vaccination est proposée le plus rapidement possible à la naissance de l’enfant (vaccination en post-partum immédiat). La vaccination de l’entourage du nouveau-né (parents, fratrie, grands-parents ainsi que toutes les autres personnes susceptibles d’être en contact étroit et durable avec le nourrisson au cours des 6 premiers mois de sa vie) est également encouragée à la naissance, ou avant.

Enfin, la HAS est favorable à la vaccination des femmes enceintes contre la coqueluche par les pharmaciens. Par ailleurs, elle recommande que les maternités et autres centres de soins prenant en charge des femmes enceintes « doivent disposer de ces vaccins, pour qu’ils puissent être administrés à l’occasion d’un examen prévu dans le suivi de grossesse ».