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Le tabac interdit sur les plages, dans les parcs et aux abords des écoles dès le 1er juillet

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Le tabac interdit sur les plages, dans les parcs et aux abords des écoles dès le 1er juillet

Publié le 30 mai 2025
Par Christelle Pangrazzi
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Le gouvernement généralise l’interdiction de fumer dans plusieurs espaces publics extérieurs à compter du 1er juillet 2025. Cette mesure, présentée par la ministre de la Santé Catherine Vautrin, vise prioritairement à protéger les enfants. Une amende de 135 euros est prévue en cas d’infraction.

Catherine Vautrin durcit le ton face au tabagisme. Dès le 1er juillet prochain, il sera interdit de fumer sur les plages, dans l’ensemble des parcs et jardins publics, aux abords des établissements scolaires, sous les abris de bus et autres équipements sportifs sur tout le territoire. Ces espaces deviennent officiellement des « zones sans tabac », selon les termes de la ministre du Travail et de la Santé, qui s’est exprimée le 29 mai dans Ouest-France et sur France 2.

« Là où il y a des enfants, le tabac doit disparaître », a martelé la ministre, justifiant la mesure par la nécessité de réduire l’exposition des mineurs au tabagisme passif et de dénormaliser l’acte de fumer.

Amende forfaitaire de 135 euros

La règle est désormais posée au niveau national : toute personne contrevenant à cette interdiction s’exposera à une contravention de 4e classe, soit 135 euros d’amende. Ce sont les forces de l’ordre qui seront chargées d’assurer le contrôle de son application. Le périmètre exact autour des écoles, collèges et lycées devra être défini localement, en lien avec les mairies.

Jusqu’à présent, ces interdictions relevaient essentiellement des compétences des collectivités territoriales. En 2024, environ 500 plages françaises étaient déjà non-fumeurs par arrêtés municipaux. Nice avait ouvert la voie en interdisant la cigarette sur ses plages dès 2012.

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La cigarette électronique temporairement épargnée

Le décret à paraître ne concernera ni les produits de vapotage ni les cigarettes électroniques. Mais la ministre annonce vouloir agir sur ce front également : d’ici fin juin 2026, le gouvernement entend réduire le taux de nicotine autorisé dans les e-liquides et limiter le nombre d’arômes disponibles à la vente.

En revanche, aucune nouvelle hausse du prix du paquet de cigarettes n’est prévue à ce stade, malgré les appels répétés de plusieurs associations de santé publique.

Un tournant dans la politique antitabac ?

Avec cette généralisation à l’échelle nationale, le gouvernement franchit un nouveau cap dans la lutte contre le tabac, après des années de stratégie graduelle. L’objectif affiché est de faire reculer la consommation de tabac chez les jeunes, en restreignant sa visibilité dans les lieux de vie. Selon les dernières données de Santé publique France, près de 32 % des 18-75 ans fumaient en 2023, dont 25 % quotidiennement.

La ministre espère que cette interdiction renforcera les dynamiques locales déjà à l’œuvre et contribuera à réduire les inégalités sociales face au tabagisme, plus marqué dans les zones défavorisées.

A ce stade, le Comité national contre le tabagisme (CNCT) salue cette décision mais déplore l’absence de réglementation sur les terrasses de cafés et restaurants et appelle à un plan plus global incluant fiscalité, prévention et sevrage. Des restrictions sur les arômes des e-liquides et le taux de nicotine sont attendues d’ici fin 2026.

Le tabac reste l’une des principales causes de mortalité évitable en France, avec 75 000 décès chaque année.

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