“Une réforme des retraites juste pour tous”

Réservé aux abonnés
Publié le 1 octobre 2019
Par Francois Pouzaud
Mettre en favori

Une nouvelle phase de concertation/négociation s’ouvre entre les syndicats/organisations interprofessionnelles et le haut-commissaire chargé de la réforme des retraites (HCRR). La période est cruciale. La présentation du projet de loi est prévue à l’automne, afin qu’il soit examiné, débattu et voté par le Parlement en 2020.

Pharmacien Manager. Quel sera le rôle de la CAVP dans les prochaines négociations ?

Monique Durand. La CAVP entend être associée aux travaux du haut-commissariat, aux côtés de l’Ordre des pharmaciens et des syndicats représentant la profession. Nous allons continuer à porter la voix des professionnels libéraux, pour que la réforme des retraites soit juste pour tous et qu’elle tienne compte des spécificités des libéraux qui ne sont pas des salariés.

P.M. La CAVP est-elle opposée à la réforme universelle des retraites ?

M.D. Nous ne sommes pas contre cette réforme, mais opposés à la réforme telle qu’elle est proposée par le HCRR et à l’instauration d’un régime unique, étatique, reposant sur une assiette de cotisation supérieure à 96 % des revenus de la population active. Nous souhaitons que soit prise en compte la spécificité du statut de professionnel libéral dans la définition de l’assiette et du taux des cotisations du futur régime universel et que nos régimes de retraite complémentaires autonomes soient maintenus. Nous attendons du futur système de retraite qu’il comporte un étage socle universel par répartition incluant un régime spécifique pour les non-salariés et un étage additionnel à gouvernance professionnelle, par capitalisation pour les pharmaciens libéraux. La question de la gouvernance est, pour nous, essentielle.

P.M. Quels sont, pour vous, les points durs de cette réforme ?

P.B. Premièrement, le rendement ne sera pas de 5,50 %, mais de 4,95 %, puisqu’il faut tenir compte de la cotisation de solidarité. Deuxièmement, et contrairement à ce qui était annoncé, le rendement du futur régime universel ne sera pas le même pour tous les Français. Il aura un effet dégressif en fonction du revenu. Enfin, et au-delà d’un PASS, le rendement découlant du barème de cotisations adapté, proposé par le HCRR, sera inférieur à celui des salariés et des fonctionnaires. Autrement dit, les libéraux achèteront leurs points plus chers que les autres catégories d’assurés sociaux. Enfin, il ne faut pas transiger sur le devenir des réserves, constituées par l’effort de cotisation de nos confrères, pour équilibrer nos régimes complémentaires. Il n’est pas acceptable que l’Etat se les approprie pour financer des régimes « cigales ».

Publicité