Une SPF-PL qui rend bien service !

Réservé aux abonnés
Publié le 6 décembre 2014
Par Francois Pouzaud
Mettre en favori

Pour réaliser la fusion des pharmacies de Saint-Amant-de-Boixe et de Montignac,en Charente, Jean-Christophe Decobert, André et Anne-Marie Lassime ont créé une SPF-PL. Cette structure réalise aussi des prestations de services pour ses filiales.

Sur le plan capitalistique, la SPF-PL détient une participation de 85 % de la nouvelle pharmacie de Saint-Amant-de-Boixe (Charente) exploitée en SELARL, le complément étant détenu à hauteur de 5 % par chacun des trois exploitants. Cette même holding détient 5 % de la SELARL de Dignac, où exerce Alexandre Lassime, le fils d’André et Anne-Marie. Les trois associés sont également gérants de cette « société mère ». Cette SARL (c’est la forme juridique qu’ils ont choisie) les occupe bien, en particulier André Lassime qui lui consacre un tiers de son temps de travail. La holding réalise des prestations de services pour le compte de ses deux « sociétés filles ». Les tâches du back-office qui concernent l’informatique, la comptabilité, les relations avec les banques, la gestion des plans de formation, le merchandising des gammes communes sont ainsi facturées aux filiales.

Calcul de la cotisation foncière des entreprises

« Ces tâches sont très imbriquées les unes aux autres et se fondent dans l’activité d’une journée d’officine », explique-il. En effet, la holding n’a pas de locaux qui lui sont propres, tout se fait dans le bureau de la pharmacie. Pour l’anecdote, André Lassime a déclaré 3 m2 de bureau occupés par la SPF-PL pour le calcul de la cotisation foncière des entreprises (CFE). Mais le compte au prorata ne s’arrête pas là. « Je touche deux rémunérations de gérance, avec une répartition égale à deux tiers de pharmacie et un tiers de SPF-PL ».

Le travail inhérent à la gestion de la holding se limite à peu de choses : classer les quelques factures, régler les impôts de la SPF-PL (CFE, TVA) « Je reçois en moyenne un courrier par semaine au nom de la holding et le contrôle des relevés bancaires est vite expédié compte tenu du peu de mouvements financiers sur le compte », précise-t-il.

Par contre, le métier de services accapare la quasi-totalité du temps réservé à la holding. « Je prends en main à distance l’informatique de l’officine de Dignac pour paramétrer un scanner ou une imprimante, pour chaque officine, je vérifie l’état des stocks, contrôle les règlements de tiers payant, effectue des relances en cas d’impayés, crée une nouvelle mutuelle dans le LGO ou des codes d’accès personnels pour suivre des formations e-learning… ». Grâce aux compétences informatiques d’André Lassime, la SPF-PL se substitue partiellement à la Hotline de la SSII Winpharma qui est commune aux deux pharmacies.

La holding s’occupe également du contrôle de l’ensemble des factures de chaque pharmacie, de leur transmission par Internet au cabinet comptable, de la mise à jour des prix informatiques, de la validation des bulletins de paie… Ainsi déchargés, les autres titulaires sont davantage au comptoir et le travail du back-office se résume pour chaque SELARL à la passation et au rangement des commandes grossistes et du direct.

Publicité

Des intérêts déductibles

Les factures de prestations de services de la SPF-PL sont adressées tous les trimestres aux filiales, mais entre mère et filles, les commodités de paiement sont parfois bien utiles pour ne pas fragiliser inutilement la trésorerie de l’une ou de l’autre. « Nous avons mis en place une convention de trésorerie fonctionnant comme un système de vase communicant entre les deux pharmacies avec la SPF-PL comme pivot », indique-t-il. Pour déduire les intérêts d’emprunt de sa base imposable, la SPF-PL peut se passer de la remontée de dividendes de ses filiales. En effet, le montant des prestations facturées sur l’année couvre largement celui des intérêts remboursés à la banque.