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Baptême du feu pour Pharmequity
Pharmequity, première plateforme de financement participatif équitable réservée aux pharmaciens, a officiellement été lancée le 2 juillet. Elle vient enrichir l’arsenal des dispositifs d’aides à l’installation.
Pharmequity est né de la volonté de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF), et de la société de financement des professions libérales, Interfimo, d’unir leurs forces pour dynamiser les transmissions de pharmacies. Comment ? En faisant appel aux pharmaciens titulaires épargnants et à l’investissement participatif. « Il ne s’agit pas d’une démarche de business angel », présente Luc Fialletout, consultant et ancien directeur général d’Interfimo.
L’idée est de solliciter l’aide de pharmaciens investisseurs, soit potentiellement une communauté de 27 000 titulaires, et de les mettre en relation sur la plateforme Pharmequity avec des projets de reprise de fonds de pharmacies ou de parts sociales de sociétés exploitant une officine. Pour pouvoir être mis en ligne, ces projets (en société d’exercice libéral) doivent bénéficier d’un accord d’Interfimo – ce qui ne veut pas dire que cet organisme finance nécessairement le dossier – et de l’opérateur de cette plateforme, la société Incit’financement, professionnel du financement participatif agréé par l’Autorité des marchés financiers.
Gagnant-gagnant
Les pharmaciens investisseurs doivent répondre à certains critères : ce sont des « sleeping partenaires » qui ne s’impliquent pas dans l’affaire, qui n’exercent pas dans la même région et qui doivent souscrire au capital pour un montant minimum de 10 000 € et dans la limite de 50 % moins une part dans le capital social. Le repreneur a aussi des obligations. « Il doit s’interdire de participer au capital de pharmacies proches pendant la durée de l’association, de changer de philosophie de développement ou encore de multiplier par trois sa rémunération parce que l’affaire prospère », ajoute Luc Fialletout.
Les relations entre repreneur et investisseur sont bordées par un pacte d’associés. La sortie de l’investisseur est organisée et prévue entre la huitième et la treizième année à la main du repreneur. Le prix des parts est déterminé par les fonds propres de la société et il n’y a pas de dividendes durant la phase de désendettement. Différence essentielle avec les modèles existants : « Le prix des parts n’inclut pas la plus-value entre-temps, l’exploitant n’aura donc pas le sentiment de racheter le fruit de son travail, précise-t-il. La valorisation des parts de l’investisseur est liée uniquement au désendettement de la société. » Une opération gagnant-gagnant (rendement du placement estimé à 14 % par an), « sauf si la pharmacie venait à déposer le bilan et à fermer. Dans ce cas, tout le monde serait perdant », conclut Luc Fialletout.
QUAND L’INVESTISSEUR SORT À N + 8
L’investisseur sort en année N + 8 alors que 64 % de l’emprunt est déjà amorti. Le besoin initial à financer de 1,5 M€ comprend les frais Pharmequity (pour le repreneur : 5 000 € + 5 % de commission sur les montants levés par la plateforme). Pour l’investisseur, il n’y a que des frais d’entrée, de l’ordre de 7 à 10 %, comme pour l’acquisition de parts de société civile de placement immobilier (SCPI).
Le besoin en fonds propres à financer est de 150 k€ par un ou plusieurs investisseurs. Le repreneur dispose de 150 k€ d’apport personnel. L’emprunt bancaire est de 1,2 M€.
Au bout de huit ans, grâce à l’effet de levier du remboursement d’emprunt (celui-ci n’est plus que de 430 k€), l’investisseur s’est enrichi car ses fonds propres se montent à 535 k€. Idem pour le repreneur outre l’éventuelle plus-value sur le fonds.
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