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Auto-entrepreneur et pharmacien, c’est possible !
Le statut d’autoentrepreneur suscite aussi des vocations à la pharmacie. Un officinal a choisi ce statut pour faire des remplacements. Si l’expérience est inédite, elle recèle bien des atouts et peut être menée en toute légalité.
Thibault Risselin a horreur de la routine. C’est la raison pour laquelle ce pharmacien belge travaille en faisant des remplacements dans différentes pharmacies. Avec un statut particulier pour un officinal, celui de pharmacien indépendant libéral (ou d’auto-entrepreneur) sous couvert d’une entreprise personnelle dûment enregistrée (avec nom, siège social, etc.). « En Belgique, 80 à 90 % des remplacements sont assurés par des pharmaciens ayant adopté ce statut », précise-t-il.
L’Ordre des pharmaciens n’y voit aucune illégalité
Si la pratique est courante de l’autre côté des Ardennes, qu’en est-il en France ? Thibault Risselin a pu en faire l’expérience. En octobre dernier, l’officinal est venu rejoindre sa compagne française en Ile-de-France et, libre circulation des diplômes oblige, espère trouver du travail dans les officines françaises sans changer de statut. Cette offre de services inédite en France dérange davantage les agences d’intérim (car cette alternative est moins coûteuse pour les pharmaciens) que les instances professionnelles. En effet, la maison ordinale ne voit aucune illégalité pour un non-titulaire d’exercer en tant que pharmacien libéral, du moment que son diplôme est enregistré à l’Ordre. « Comme je relève toujours de l’Ordre en Belgique, je n’ai pas eu besoin de m’inscrire à une section et je dépends uniquement de la direction de l’exercice professionnel (DEP) », explique-t-il.
Des charges sociales en moins pour les titulaires
Thibault Risselin propose de la libre prestation de service auprès des pharmaciens. Cinq pharmacies du Val de Marne ont déjà mordu à l’hameçon. Il faut dire que cette collaboration présente des avantages pour les deux parties. « En facturant des heures au titulaire, celui-ci économise les charges sociales patronales. En outre, la convention passée avec le pharmacien remplaçant le décharge des tâches administratives et des contraintes liées au contrat de travail de salarié. Par exemple, nous ne sommes pas tenus par l’application des 35 heures, la facturation de congés payés, etc. », précise-t-il. Certes, le statut est moins protecteur que celui de salarié, mais côté rémunération, Thibault Risselin y trouve son compte. Après avoir déduit ses charges et ses impôts, il lui reste en net l’équivalent, en taux horaire, d’un coefficient 500. La TVA ne fait l’objet que d’un simple jeu d’écritures sur la facture et devient totalement indolore par un mécanisme d’autoliquidation.
C’est pourquoi cette activité libérale, encore totalement inédite, peut, si elle se développe, devenir vite lucrative. Petit bémol : les remplacements doivent respecter la règle de plafonnement du statut d’auto-entrepreneur, à savoir ne pas dépasser un chiffre d’affaires annuel de 32 100 euros.
Un statut qui s’envole
Le nombre d’auto-entrepreneurs augmente de jour en jour. Fin juillet, 524 000 personnes avaient opté pour ce régime. C’est surtout lors du premier semestre 2010 que l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss) a enregistré un véritable record avec 211 200 nouveaux inscrits. Leur chiffre d’affaires a dépassé 1,1 milliard d’euros durant le premier semestre 2010 (contre 969 millions en 2009).
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