Ne pas facturer d’honoraires de dispensation sur les médicaments remboursables non prescrits

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Publié le 31 janvier 2015
Par Francois Pouzaud
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Jean-Luc Leroy, Trouville-sur-Mer (Calvados)

Deux jours après la mise en place de la nouvelle rémunération, mon prestataire informatique m’informe que je ne suis pas obligé de facturer des honoraires de dispensation sur les ventes de médicaments non prescrits. Mais ne pas en prendre, par exemple sur le Doliprane, reviendrait à vendre moins cher ce que l’on a acheté. Aujourd’hui, j’explique que le prix augmente sur les anciens stocks et qu’à la prochaine commande, il va baisser et les clients comprennent… À Trouville, les pharmacies sont au juste prix sur la parapharmacie et on ne se fait pas de concurrence. Tous les titulaires sont d’accord pour facturer des honoraires. Il n’y a que les discounters parisiens pour ne pas en prendre. Certains l’ont déjà fait par le passé sur le Nurofen et se sont cassé la figure. On verra bien au bout du compte…

Guy Vaganay, Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)

De tous les pharmaciens que je connais, aucun ne va renoncer aux honoraires de dispensation. Il n’est pas question de se faire la guerre des prix entre nous. Pour la DGCCRF, la nouvelle rémunération sort du prix du médicament mais, dans l’esprit, il faut l’appliquer.

L’ambiguïté tient au fait qu’il est associé à la dispensation d’une ordonnance. Je comprends mieux maintenant pourquoi nous rencontrons des problèmes d’étiquetage et d’affichage des prix avec notre logiciel de gestion. Univers Pharmacie communique sur sa carte de fidélité pour faire du buzz, mais je ne suis pas certain que ce groupement aille jusqu’au bout de son projet.

Yves Chabert, Chambéry (Savoie)

Je suis très inquiet de ce que certains confrères vont faire. Ils vont se servir des honoraires de dispensation pour faire des prix d’appel et justifier leur choix par le fait que la vente sans ordonnance ne rémunère pas un acte intellectuel. Sur le plan économique, ces pharmaciens ne savent pas compter et sont en train de faire couler les plus fragiles dans la profession. Ils donnent aussi raison à Michel-Edouard Leclerc, si les honoraires ne rémunèrent pas un acte intellectuel, alors les médicaments achetés sans ordonnance ont leur place en grande distribution. Mais l’objectif peut être à long terme : casser les prix pour tuer le marché, et une fois la concurrence éliminée, remonter les prix.

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