Clopidogrel sale les rapports entre Teva et Sanofi-Aventis

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Publié le 14 novembre 2009
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L’histoire se répéterait-elle ? Après la bataille entre Ratiopharm et Janssen-Cilag au sujet du fentanyl, un affrontement se profile cette fois-ci entre Teva et Sanofi-Aventis. Objet du litige, le clopidogrel. Le génériqueur israélien a saisi le 2 novembre dernier l’Autorité de la concurrence des pratiques du groupe Sanofi-Aventis visant à limiter l’entrée et le développement sur le marché des génériques de Plavix en usant de sa position dominante. « Notre action s’inscrit dans un contexte à propos de pratiques qui ont pour seul but de prolonger la vie commerciale d’un produit à fort potentiel », explique Maurice Chagnaud, P-DG de Teva France.

Ce n’est pas la première saisine du genre (fentanyl et buprénorphine y ont eu droit), mais s’agissant d’un médicament d’envergure comme Plavix (CA mondial journalier : 6 MÛ, numéro 1 des ventes nationales, 200 MÛ d’économies potentielles pour l’assurance maladie), on mesure l’ampleur de l’enjeu de l’action engagée par Teva.

5 % pour les génériques concurrents du Plavix

« Nous voulons, au travers de cette action, empêcher d’autres acteurs d’avoir la même idée, poursuit le P-DG. Nous avons suffisamment d’éléments pour penser que l’Autorité de la concurrence sanctionnera Sanofi-Aventis pour pratique déloyale. » Maurice Chagnaud s’est contenté d’annoncer que la communication sur les sels du clopidogrel est le point d’ancrage de son dossier. L’avis de l’Autorité, qui doit maintenant nommer un rapporteur, ne sera connu que dans plusieurs mois, après résultats de l’enquête qui va être diligentée.

Pour l’heure, Sanofi-Aventis peut être satisfait : alors que le groupe générique « clopidogrel » a été créé par une décision datée du 23 septembre, selon IMS, l’autogénérique de Sanofi rafle 56 % de parts de marché en CA fixe contre 13 % pour Mylan, 12 % pour Biogaran, 7 % pour Arrow et 12 % pour les autres génériqueurs. Finalement, Plavix et son autogénérique s’arrogent 95 % du marché.

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