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« Il faut en finir avec les délais post-échéance brevetaire »
Didier Barret, président de Mylan EMEA #amp; France, est le nouveau président de l’Association européenne des médicaments génériques (EGA) depuis novembre dernier. Quels dossiers entend-il défendre sur la scène européenne ? Interview.
A l’heure où les déficits sociaux s’aggravent, comment comptez-vous arrêter la spirale de la baisse des prix industriels sur les génériques ?
Didier Barret : Ce sujet préoccupe beaucoup l’EGA, qui s’est officiellement prononcée contre les systèmes d’appels d’offres. Leurs effets sont pervers à terme puisqu’ils éradiquent la concurrence sur le marché. L’EGA estime qu’il est essentiel de donner de la visibilité et de la progressivité au dispositif de baisse des prix. Le modèle français constitue un modèle intéressant au niveau européen, à condition de ne pas aller trop loin dans la baisse des prix systématique. Le différentiel de prix avec les princeps en France est de 55 %. C’est, à mon sens, la limite basse à ne pas dépasser. Par ailleurs, toute baisse de prix doit être mise en regard de l’augmentation des volumes. En France, les volumes à capter par les génériques sont considérables. La baisse des prix sera d’autant mieux supportée par les acteurs du marché qu’ils concentreront leur énergie à une meilleure pénétration de ces produits.
L’environnement technico-réglementaire devient plus favorable au générique. Que reste-t-il à améliorer ?
Récemment, un accord conventionnel signé au niveau du Comité stratégique des industries de santé a autorisé la production des médicaments génériques sur le territoire français avant l’échéance brevetaire d’une spécialité pharmaceutique. Aujourd’hui, il faut aller encore plus loin pour fluidifier le dispositif et en finir avec les délais post-échéance brevetaire. L’EGA demande l’octroi automatique, dès l’obtention de l’AMM, des prix et du statut de remboursement pour les médicaments génériques. En outre, le Répertoire des génériques, particularité française, doit pouvoir être élargi sans restriction.
Comment mettre un terme définitif aux stratégies antigénériques des princeps ?
Les pratiques des princeps retardent de sept mois en moyenne l’arrivée des génériques sur le marché pharmaceutique et amputent de 20 % les économies possibles. L’expérience montre aussi que, trois fois sur quatre, le générique gagne la bataille judiciaire. La Commission européenne est consciente de cet état de fait et s’est engagée à agir prochainement. Pour sa part, l’Agence européenne des médicaments génériques recommande de modifier l’octroi des brevets au niveau européen ainsi qu’un durcissement des pénalités infligées aux laboratoires de princeps condamnés, afin de les rendre plus dissuasives.
En France, quelle est, selon vous, la meilleure solution pour encourager la prescription médicale en DC ou dans le Répertoire ?
La France est sur la bonne voie avec les fameux CAPI – les contrats d’amélioration des pratiques individuelles – qu’il faut maintenant pousser sur le moyen et long terme. Cette orientation est favorable pour ancrer le marché du générique. Depuis dix ans, le pharmacien d’officine est le principal dépositaire de la dynamique du marché, il faut veiller à ce qu’il ne s’essouffle pas par manque de soutien. Le pharmacien a donc besoin du relais, au travers de ce rôle d’accompagnant, du médecin.
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