« Les titulaires se verront imposer la réalité du marché »

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Publié le 30 octobre 2010
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A mon sens, seule l’inversion de la loi de l’offre et de la demande permettra d’aboutir à un rééquilibrage. Elle est d’ailleurs en train de s’opérer. Le problème devrait donc se résoudre naturellement. Si la profession est loin d’être sinistrée, la rentabilité dégagée par les officines appartenant à des jeunes installés est encore consacrée à rembourser leurs fonds, alors qu’elle devrait être affectée en partie à des investissements productifs. Or, la profession accorde une importance exagérée, voire délirante, à la capitalisation dans l’outil de travail. Et, dans la pharmacie, il n’existe pas, comme dans d’autres professions (les notaires par exemple), un organisme ordinal qui peut intervenir sur les transactions et agir sur les prix. Le retour à un certain réalisme, dépendant des pharmaciens eux-mêmes, est indispensable.

Les titulaires en place se verront imposer la réalité du marché. Qu’ils se rassurent, ils pourront vendre leur pharmacie à un prix correct. En revanche, les repères ont changé. Et les officinaux ont des difficultés à les intégrer, notamment lorsqu’il s’agit de se référer au chiffre d’affaires. En effet, la valeur des fonds exprimée en pourcentage du chiffre d’affaires baisse. Mais ils peuvent avoir un raisonnement différent. Prenons l’exemple d’une officine qui réalisait en 2005 un CA de 100 en valeur et une rentabilité de 14. Elle se négociait alors 80, soit 80 % du chiffre d’affaires. En 2010, la même pharmacie qui enregistre la même rentabilité et réalise un CA de 135 en valeur se négociera toujours à 80, soit à 59 % du CA TTC.

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