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« Il faut aussi surveiller les médicaments OTC »
Yves Charpak prône la pharmacovigilance pour tous les médicaments. Il détaille ses propositions pour « Le Moniteur ».
LE MONITEUR DES PHARMACIES : Faut-il surveiller tous les médicaments en vente actuellement ?
YVES CHARPAK : On ne peut pas surveiller tous les médicaments au même niveau. On devrait travailler sur des bases de données d’épidémiologie, qui permettent d’être alerté sur des événements et d’aller regarder ce qui se passe sur le terrain, et sur des études « après mise sur le marché ». La CNAM est en train de développer ces grandes bases de données et comme on croisera les différentes bases, on aura plus de surveillance. Nous ne sommes pas encore capables d’avoir un système d’alerte qui implique une investigation.
Faut-il aussi surveiller les médicaments OTC ?
Il faut vraiment agir dans ce domaine. On ne s’intéresse pas à la consommation des médicaments OTC. Pourtant, les outils existent. Le pharmacien a un rôle évident à jouer dans le suivi de l’utilisation de ces médicaments. Le paracétamol ou Maalox peuvent avoir des effets indésirables. Dans le même temps, c’est peut-être difficile de vendre un médicament et dire qu’il faut limiter sa consommation.
Quel rôle peuvent jouer les pharmaciens ?
Les pharmaciens sont l’interface et il n’y a pas de raison qu’ils ne puissent pas faire de déclaration. Et il y a quelque chose de plus important encore, c’est l’observance. Avec les génériques, l’observance est compliquée, notamment pour les personnes âgées, car les génériques ont parfois des formes galéniques différentes du princeps. Les pharmaciens devraient réfléchir sur la façon d’informer les patients et de les aider à mieux comprendre leur traitement, et sur la façon dont ils peuvent, en tant que professionnels de santé, détecter d’éventuels problèmes.
Rémunérer les déclarations
« Pour optimiser le système de recueil de données, il faudrait peut-être également envisager de rémunérer les médecins et les pharmaciens qui déclarent des effets indésirables. » C’est l’une des propositions de L’Observatoire des pratiques de l’industrie pharmaceutique (OPIP). Cet observatoire regroupe des médecins, des pharmaciens et des cadres de l’industrie pharmaceutique. « Nous sommes un groupe informel de réflexion, souligne Thierry Kin, chef de projet méthadone au sein du laboratoire Bouchara Recordati. Nous voulons participer au débat suscité par l’affaire du Mediator. » Le communiqué de l’OPIP* passe en revue différents sujets : formation des médecins, rémunération des visiteurs médicaux, marketing… Et pharmacovigilance. Celle-ci, pour l’observatoire, doit continuer d’être assurée par les Centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) avec « probablement une unité centrale avec des moyens renforcés ». Les firmes pharmaceutiques pourraient financer le dispositif via « un organisme indépendant » qui définirait le montant par laboratoire. Quant à la rémunération des professionnels de santé, elle permettrait de rendre plus opérante la déclaration (bien qu’elle soit obligatoire) et d’alimenter une base de données sur les effets secondaires des médicaments « sans le filtre des industriels qui les commercialisent ». M.C.
* en ligne sur www.WK-Pharma.fr et sur www.club-jade.fr
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