Un trafic de Rivotril démantelé

Treize prévenus ont comparu, du 21 au 23 mai, devant la juridiction interrégionale spécialisée de Lille pour leur implication dans un trafic de Rivotril. Ce psychotrope est délivré en France pour l’épilepsie. Connu comme « la drogue du violeur », il était détourné par des réseaux algériens pour l’utiliser comme hallucinogène.

L’enquête policière a démarré en octobre 2011 par l’arrestation d’un couple venu d’Algérie qui venait d’acheter 26 boîtes de Rivotril à la pharmacie Lemaître de Phalempin, une petite commune de 5 000 habitants. Le mode opératoire reposait sur la présentation d’ordonnances falsifiées, signées par des médecins installés en Algérie ou au Maroc. La vigilance du pharmacien a permis à la gendarmerie d’interpeller ces faux patients.

Les pharmaciens n’ont pas été mis en cause

Ce trafic n’était pas seulement circonscrit au Nord. En plus de Lille et de Wattrelos, d’autres interpellations ont eu lieu en région parisienne et à Marseille où des faits similaires ont été identifiés. Alertés à l’origine par des pharmaciens, les enquêteurs ont contacté les grossistes-répartiteurs pour connaître les officines qui écoulaient anormalement du Rivotril. « De fil en aiguille, nous avons identifié les ramifications de ce trafic », explique-t-on à la gendarmerie. Poursuivis pour « faux en écriture et usage des faux » et « exercice illégal de la pharmacie », les prévenus ont été condamnés à des peines de prison avec sursis et diverses amendes. Seuls deux trafiquants, absents à la barre, ont été condamnés à 24 et 30 mois de prison ferme. Les pharmaciens qui ont délivré des quantités non négligeables de boîtes n’ont, eux, pas été inquiétés.