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LA PROFESSION VIEILLIT ET NE SE RESTRUCTURE PAS
Comme chaque année, l’Ordre a présenté les chiffres de la démographie des pharmaciens en 2012. Si le nombre de pharmaciens a augmenté, la profession continue de vieillir. Autre élément inquiétant : la restructuration du réseau officinal sur fond de crise ne se réalise pas de façon rationnelle.
Au 1er janvier 2013, avec 2 324 nouvelles inscriptions, l’Ordre comptait 73 892 pharmaciens, soit 767 pharmaciens (1 %) de plus par rapport au 1er janvier 2012. Une bonne nouvelle ? Oui, car pour la première fois depuis 2009, les effectifs croissent. Un effet de l’augmentation du numerus clausus enclenché depuis 2004. Mais cette situation masque d’autres éléments plus inquiétants. Ce nombre plus élevé de pharmaciens inscrits à l’Ordre résulte aussi des départs à la retraite retardés. Les radiations ont ainsi chuté de – 29 % par rapport à 2011. Autre chiffre peu positif : le taux d’évaporation de 25 %. En clair, un quart des jeunes diplômés de pharmacie ne s’inscrivent pas à l’Ordre. Et 4 % des jeunes pharmaciens quittent la profession un an après leur inscription.
De fait, la population des pharmaciens continue de vieillir : l’âge moyen a augmenté par rapport à 2011, passant de 46,1 ans à 46,4 ans. Un phénomène encore plus marqué pour les titulaires : l’âge moyen est de 49,2 ans (44,8 ans pour les pharmaciens exerçant en SEL). Un titulaire sur trois a plus de 55 ans.
105 fermetures et 241 transferts en 2012
La pyramide des âges montre qu’environ 6 000 titulaires ont entre 52 et 56 ans. Alors que seulement 3 % des nouveaux inscrits intègrent la section A. Pour Isabelle Adenot, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, « le vieillissement de la profession n’est donc pas enrayé ».
A cette évolution, s’ajoutent les conséquences de la crise, en particulier sur le réseau officinal . 45 pharmacies ont fermé en 2012 pour liquidation judiciaire ou pour cession/fermeture. Et 60 officines ont tiré leur rideau après avoir restitué leur licence ou après un regroupement. L’Ordre note d’ailleurs que les rachats et cessions de clientèle ont la préférence des pharmaciens par rapport aux regroupements. En outre, ces fermetures se situent généralement dans des villes de plus de 10 000 habitants, où les pharmacies sont trop nombreuses par rapport au quorum. Les causes principales de ces fermetures sont plutôt liées à la perte d’un prescripteur de proximité, à un environnement urbain défavorable ou au contexte économique difficile.
Quant aux 241 transferts (– 17 % par rapport à 2011), ils ont eu lieu dans les communes d’origine. Pour l’Ordre, « ils ne contribuent pas donc pas à la rationalisation géographique du réseau dans les territoires ». Pour autant, la répartition territoriale des officines demeure « harmonieuse », avec 21 939 officines en métropole et 626 en départements d’outre-mer. Plus d’un tiers sont d’ailleurs implantées dans des villes de moins de 5 000 habitants. En moyenne, on compte une officine pour 2 890 habitants.
Exercice associé et SEL
L’exercice associé va-t-il permettre aux jeunes officinaux de s’installer et aux seniors de quitter la profession lorsqu’ils le souhaitent ? Difficile de le dire alors que le décret sur les SEL et les SPF-PL vient d’être publié (voir pages 32 à 34). Une seule certitude : 56 % des titulaires exercent en association et 2 318 ont une participation dans une ou deux SEL (respectivement 1 941 et 377). On dénombre au total 6 925 SEL dont 354 ont une participation dans une autre SEL (et 74, dans 2 autres SEL). Depuis 2009, la SEL conforte donc sa place de premier mode d’exploitation des officines.
Focus sur les adjoints
En 2012, 68 % des nouveaux inscrits ont rejoint la section D (pharmaciens adjoints). Sur les 27186 membres de la section D (82 % de femmes, âge moyen de 43,6 ans), 26 247 exercent officine libérale. Mais l’évolution du nombre d’adjoints en officine libérale varie selon leur statut. Entre 2011 et 2012, les effectifs d’adjoints salariés ont baissé de 0,2 %, alors que ceux des intérimaires (4 055 au total) ont augmenté de 18,7 % (+ 33,8 % pour les pharmaciens remplaçants de titulaires.
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