Génériques : Comment échapper au tarif de responsabilité

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Publié le 1 décembre 2002
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Bon nombre de groupes « génériques » ont un niveau de substitution inférieur à 30 % ou 50 % en valeur. Sachez préserver les classes menacées.

Les dés sont jetés. Dès juillet 2003, il y aura un tarif de référence et c’est le ministre de la Santé qui décidera de son éventuelle instauration pour tel ou tel groupe « génériques ». Il est vraisemblable que celui-ci ne s’appliquera qu’aux groupes à « faible rendement ». Autrement dit, en dessous d’un certain pourcentage de génériques (arrêté par le ministre), le forfait de remboursement entrerait en vigueur.

Sur le fondement de cette hypothèse, les génériqueurs proposent de n’instaurer le forfait qu’en cas d’échec des génériques – si un certain niveau de substitution n’a pas été atteint – après un délai de 6, 9, 12, ou 18 mois… à définir suivant les groupes et l’ancienneté de leur inscription dans le Répertoire de l’Afssaps. Sans attendre d’être fixée sur les critères qui présideront à l’application du tarif de responsabilité ou forfait de remboursement, la profession doit vite se mobiliser si elle ne veut pas perdre les avantages acquis, en termes de remises et de marges, sur le générique, et prouver, dès à présent, que le tarif de référence est inutile.

Redoubler d’effort.

Pour éloigner le spectre du forfait, les pharmaciens doivent donc substituer « à fond » sur les groupes « à faible rendement », tout en maintenant le cap sur les autres groupes. Malgré la dynamique actuelle du marché, il y a encore des efforts à faire !

En effet, si l’on observe les parts de marché des génériques (DCI + nom de fantaisie) en valeur (sur la base du prix fabricant hors taxes) au sein de chaque groupe (249 au total), sur le mois de septembre 2002, on constate que les groupes « à faible rendement » sont légion, même en mettant la barre relativement bas. Avec un seuil à 30 %, 150 groupes « génériques » seraient concernés par le tarif de référence. En effet, la part de marché des génériques au sein de ces groupes est inférieure à 30 %. Dans l’hypothèse d’un taux de substitution à 50 %, 80 % des groupes (199 sur 249) seraient sous la menace du tarif de référence, parmi lesquels quelques « poids lourd » du Répertoire : carbamazépine LP 400 mg, ticlopidine 250 mg, clomipramine 75 mg, prednisolone 20 mg, acide tiaprofénique 200 mg, vérapamil LP 240 mg, piracétam 800 mg, phloroglucinol, sotalol 80 mg, énalapril 20 mg, molsidomine 2 et 4 mg, bromazépam, céliprolol, spironolactone, naftidrofuryl 200 mg, altizide/spironolactone, zopiclone, troxérutine…

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Pour vous aider à y voir plus clair (voir ci-dessous), nous avons sélectionné, pour chaque hypothèse (30 % et 50 %), vingt molécules importantes en CA (critère de sélection : CA supérieur ou égal à 1 million d’euros en septembre 2002), avec une part de marché « génériques » en valeur en dessous du seuil considéré, et sur lesquelles les pharmaciens doivent substituer davantage. Maintenant, à vous de mettre le turbo.

Les groupes à risque (représentant 1 million d’euros ou plus)

– Hypothèse 1 : si forfait de remboursement pour les groupes dont le taux de pénétration des génériques est inférieur ou égal à 30 % :

acide tiaprofénique(12,6 %), alprazolam 0,50 mg (27 %), altizide et spironolactone (29,1 %), amoxicilline-acide clavulanique sachet 1 g (29,6 %), bromazépam (23,1 %), céliprolol (23,91 %), énalapril 20 mg (20,9 %), mébévérine 200 mg (19,6 %), molsidomine 2 et 4 mg (20,1 % et 21 %), naftidrofuryl 200 mg (27,9 %), nicergoline(22,1 %), phloroglucinol (16 %), piracétam (20,4 %), prednisolone (6,7 %), progestérone (15,7 %), spironolactone 75 mg (25,4 %), ticlopidine (5,3 %), troxérutine ampoules (5,1 % de part de marché des génériques), vérapamil LP 240 mg (14,8 %), zopiclone (29,3 %).

– Hypothèse 2 : les autres groupes concernés si le taux est inférieur ou égal à 50 % :

acébutolol 200 mg et 400 mg (31,5 % et 32,3 %), aciclovir 200 mg (37,6 %), amiodarone (36,43 %), amoxicilline-acide clavulanique 100 mg sirop et 500 mg cp (35,5 % et 35,6 %), aténolol 100 mg et 50 mg (42,4 % et 48,6%), bétahistine 8 mg (35 %), buflomédil 300 mg (50 %), captopril 50 mg (31,5 %), ceftriaxone 1 g IM (40,55 %), fénofibrate 200 mg (42,26 %), fluoxétine (32,47 %), furosémide 40 mg (35 %), gliclazide (38,84 %), isotrétinoïne 20 mg (31 %), lopéramide 200 mg (38,5 %), tamoxifène 200 mg (46,6 %), tramadol 50 mg (38,5 %), trimébutine 100 mg (49 %), trimétazidine cp (40,83 %), troxérutine sachet (30,37 %).