Sécurité sociale : Le vieillissement ne devrait pas creuser le trou

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Publié le 5 avril 2003
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Conséquences du baby-boom et de l’allongement de la vie, les 65 ans et plus (16 % de la population en 2000) représenteront 20,9 % des Français en 2020 et 28 % en 2040. Quel impact le vieillissement aura-t-il sur les dépenses publiques de santé ? Une étude du CREDES veut démontrer que, contrairement aux idées reçues, il ne serait pas si catastrophique. Un premier scénario « mécanique », établi en appliquant le profil de dépenses par âge – tel qu’il existe aujourd’hui – à la pyramide des âges futurs, montre que l’augmentation de la dépense remboursée, hors soins de long terme, serait de l’ordre de 0,9 point du PIB en 2020. « Ce scénario traduit certes une accélération de la croissance de la dépense de soins par rapport aux décennies précédentes, mais certainement pas une explosion », notent les auteurs.

Mais ce scénario table sur une stabilité dans le temps du profil de dépenses par âge, « hypothèse sans doute contestable », notent-ils. Car pour eux, le profil de dépenses par âge se déforme toujours au cours du temps. L’élément le plus important reste l’état de santé, quel que soit l’âge des patients, puisqu’il explique l’essentiel de la croissance des dépenses.

L’impact du vieillissement sur les dépenses de santé va donc dépendre de l’évolution de l’état de santé des personnes âgées. « Si l’allongement de la vie s’accompagne d’une amélioration de l’état de santé, l’accroissement de la proportion de personnes âgées conduira à une augmentation moindre de la dépense par tête », conclut l’enquête, estimant tout de même que l’amélioration de l’état de santé ne doit pas être « achetée » par un accroissement des soins mais plutôt dépendre de choix économiques et sociétaux : progrès techniques, modes de prise en charge, affectations des ressources…

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