La mastite chez la femme allaitante

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Publié le 18 mars 2023
Par La rédaction
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La mastite est une pathologie inflammatoire du sein qui peut s’accompagner ou non d’une infection. Elle survient généralement au cours de la 2e ou 3e semaine du postpartum.

 

Comment la reconnaître ?

 

La mastite est en général unilatérale. L’inflammation est habituellement localisée dans le quadrant supéroexterne du sein.

 

Une partie du sein est douloureuse, rouge, enflée et indurée. Elle est fréquemment associée à des crevasses ou à des douleurs du mamelon. Une mastite s’accompagne souvent d’une fièvre ou d’un tableau pseudogrippal. En cas d’infection, le lait contient du pus.

Quelles sont les causes ?

 

La cause principale est la stagnation du lait résultant d’une mauvaise vidange du sein. Elle entraîne une élévation de la pression intra-alvéolaire puis un passage du lait dans les espaces interstitiels, entraînant une réponse inflammatoire. Elle peut s’accompagner ou aboutir à une infection des canaux galactophores.

 

La seconde cause est l’infection. Les germes responsables sont majoritairement Staphylococcus aureus et S. albus à coagulase positive.

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Quelle est la prise en charge ?

 

La poursuite de l’allaitement du côté atteint est primordiale. Suspendre l’allaitement expose au risque de développement d’un abcès du sein. La correction de la technique d’allaitement peut s’avérer nécessaire.

 

La fréquence des tétées est augmentée de 10 à 12 fois par jour, avec le menton du bébé positionné contre la zone érythémateuse. Si le drainage est insuffisant, il peut être complété avec un massage manuel, doux, circulaire, ou avec un tire-lait.

 

La douleur est soulagée par l’application de froid sur le sein en massant, associée si besoin à la prise d’antalgiques oraux tels que le paracétamol ou l’ibuprofène.

 

Le repos au lit est préconisé.

 

En cas de suspicion d’infection, un prélèvement bactériologique du lait est effectué. Le traitement repose sur une antibiothérapie à visée antistaphylococcique compatible avec l’allaitement.

Quelles sont les mesures préventives ?

 

Il est recommandé d’éviter tout risque d’engorgement qui favorise la mastite. Une maîtrise des bons gestes d’allaitement garantit des tétées efficaces.

 

Il est conseillé de proposer le sein à la demande, sans limite de fréquence et de durée. Laisser l’enfant finir le premier sein avant de lui donner le second.

 

La présence d’une grosseur, de chaleur, de douleur, de rougeur ou de tension mammaire doit inciter à augmenter la fréquence des tétées avec le sein atteint. La douche chaude ou, pendant que l’enfant tète, un massage délicat de la zone sensible aident le drainage.

 

Une bonne hygiène des mains avant chaque tétée et un nettoyage quotidien des seins (à l’eau et au savon) préviennent l’infection. Le tire-lait doit être nettoyé soigneusement à l’eau chaude savonneuse après utilisation.

         

À dire aux patientes

Poursuivre l’allaitement en augmentant le nombre de tétées efficaces, sans restriction.

Favoriser la tétée du côté atteint, y compris en cas d’infection.

Adopter les bonnes positions. Vérifier la prise correcte du sein.

Se faire accompagner si besoin par un spécialiste ou un consultant en lactation.

Consulter en cas de fièvre ou d’absence d’amélioration dans les 12 à 24 heures.

  • Sources : « Mastite : causes et prise en charge », Organisation mondiale de la santé, 2004 ; « Gestion des complications de l’allaitement », La lettre du Gynécologue 2015 ; « Allaitement maternel – Mise en œuvre et poursuite dans les six premiers mois de vie de l’enfant », Agence nationale d’accréditation et d’évaluation de la santé (Anaes), 2002 ; « Guide de l’allaitement maternel », Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes), 2015 ; « Favoriser l’allaitement maternel : processus-évaluation », Haute Autorité de santé, 2006.