Danger sur l’officine

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Publié le 1 février 2008
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Menace sur le monopole. L’accès libre à 226 médicaments dits de conseil sera autorisé d’ici quelques mois à l’officine. Et s’il s’agissait du premier pas vers l’automédication en grande surface ? Puisque le client pourra choisir, seul, devant le comptoir, un sirop contre la toux ou des pastilles pour la gorge, pourquoi ne pourrait-il pas, demain, faire de même dans un rayon de supermarché ?

Le conseil du pharmacien ou du préparateur réduit à néant. Débrouillez-vous, chers clients, avec vos maux de tête ou votre sevrage tabagique. Les industriels vont adapter leurs notices et les consommateurs n’auront plus qu’à établir eux-mêmes la posologie et le rythme de prise des médicaments. Négligés les risques iatrogènes des médicaments : surdosages de paracétamol, abus de laxatifs, syndrome de Reye en cas d’aspirine chez un enfant atteint de varicelle…

Et si, au contraire, c’était la dernière chance ? En défendant l’accès libre, la ministre de la Santé Roselyne Bachelot entend défendre la pharmacie française dans un contexte de déficit chronique de l’assurance maladie et de libéralisation tous azimuts. « J’en attends une amélioration de l’information, plus de choix et une baisse importante des prix publics de ces médicaments. » L’accès libre devrait obliger les pharmaciens à proposer des prix attractifs et à s’organiser en réseau pour négocier avec les laboratoires. Mais aussi à réinvestir le conseil. Devant ou derrière le comptoir. Savoir répondre à une demande de son client, présenter le mode d’emploi d’un dispositif médical, ou donner un conseil diététique avisé sera le meilleur moyen, au mieux, de préserver le monopole, au moins, de fidéliser son client. •

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