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Le pharmacien qui aimait les gemmes
Blond, athlétique, bronzé, Patrick Voillot arbore le gilet multipoche des reporters et le chapeau à larges bords des aventuriers. Ce diplômé de l’Institut national de gemmologie, pharmacien à Paris, parcourt le monde pour assister à l’extraction des pierres précieuses. Du Cachemire (saphir) en passant par la Birmanie (rubis), la Colombie (émeraude) et la Guinée (diamants), les mines lui livrent leurs secrets. « Les Occidentaux n’y vont pas et les marchands y sont interdits. En fait, je vais partout car les gens ont compris que le business ne m’intéresse pas ! »
Etre pharmacien lui sert aussi de passeport. Soigner, donner des médicaments aux populations locales lui permet de se faire accepter plus facilement, voire de se tirer de situations difficiles. Les pratiques curatives l’intriguent également : « Dans mes films je montre aussi des shamans, des sorciers, des marabouts… Leur pouvoir n’est pas anodin ! » Patrick Voillot avoue l’avoir échappé belle au Sri Lanka : « Je me suis fait piquer par un serpent alors que je courais après un varan d’un mètre cinquante pour prendre une photo. J’ai perdu connaissance et je me suis réveillé dans un monastère ! »
Son dernier voyage l’a poussé en Tanzanie, à la recherche d’une pierre découverte en 1967 et baptisée par Tyffany #amp; Co, le grand bijoutier new-yorkais, du nom du pays. « La deuxième pierre bleue la plus vendue aux Etats-Unis. Une pierre aux reflets mauves, qu’on ne trouve que sur seize kilomètres carrés, au pied du Kilimandjaro. » D’après la légende, la foudre embrasa un jour la savane et révéla (sous l’effet de la chaleur) le bleu velouté de la tanzanite à des bergers massaï. « Ils exploitent la mine dans des conditions moyenâgeuses et recrutent des centaines d’hommes qui vivent autour dans des bidonvilles. C’est hallucinant de voir ces hommes se faire mener à coups de fouet ! Sept dollars pour bosser dix-huit heures dans des boyaux qui descendent dans le graphite. C’est la mine la plus dure que je connaisse… »
Les Massaï, très riches, se baladent par trois, toujours en habit traditionnel, sur de grosses motos, un portable dernier cri collé à l’oreille. « De dessous leur tenue, ils sortent ces pierres enveloppées dans des mouchoirs et qui se vendent plusieurs centaines de dollars le carat. Tout autour vous avez la savane, les animaux, c’est magnifique ! »
Vous pourrez suivre les aventures de Patrick Voillot sur Arte jusqu’à la fin du mois de juillet (1). Vous pouvez aussi consulter son site : http://pat.voillot.free.fr.
(1) Patrick Voillot est également auteur de plusieurs livres : « Diamants et pierres précieuses » (Découvertes Gallimard), « L’Abécédaire des pierres précieuses » (Flammarion), « A la poursuite des pierres précieuses » (Privat) et « Chumar Bakar ».
A lire sans réserve
« la capitale », de José Maria Eça de Queiroz (Actes Sud)
Ecrit en 1878 par « le plus grand des romanciers », selon Borges, ce roman nous conte les désillusions d’un idéaliste portugais nommé Arthur. A Coimbra, les étudiants refont le monde. Pâle et anémique, le jeune héros romantique s’exalte pour des théories et des attitudes littéraires qui finiront dans le fond des mortiers d’une pharmacie. Un héritage tombe à pic et le voici parti à l’assaut de Lisbonne. Une écriture classique et raffinée pour un somptueux roman !
Les sortilèges de la cité perdue », de Douglas Preston et Lauren Child (Albin Michel)
Quand se mêlent l’horreur et la science, cela donne un thriller ethnologique haletant. Dans une lettre écrite par son père avant de mourir, Nora Kelly apprend que ce dernier avait découvert l’antique cité des Indiens anasazi, décrite dans d’anciens manuscrits…
Archéologues, monstres, torrents de boue dans les canyons, de quoi passer une idéale nuit blanche !
« Effets secondaires », de Frank Deroche (Le Dilettante)
Deroche n’a que trente ans et on espère sincèrement que son état va s’améliorer. Habitant à Paris, rue La Boétie, il s’est choisi Etienne comme confident de ses crises d’hypocondrie. Le petit gros – dont Montaigne disait « Parce que c’était lui, parce que c’était moi ! » – recueille patiemment ses états d’âme. « La chair est triste Etienne, et je n’ai plus qu’une demi-barre de Lexomil. » Drôle, quand il tourne son hypocondrie en dérision, Deroche l’est beaucoup moins quand il vomit ses contemporains. Problème : il n’existe pas de médicament contre la jalousie !
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