FORMATION CONTINUE : Obligatoire dès 2004 ?

Réservé aux abonnés
Publié le 30 août 2003
Mettre en favori

Le décret sur la formation continue obligatoire est attendu en septembre ou octobre. Une phase expérimentale de 5 ans pourrait débuter dès janvier 2004.

Les premières formations organisées dans le cadre de la formation pharmaceutique continue obligatoire, instaurée par la loi du 4 mars 2002, pourraient être dispensées dès le mois de janvier 2004. C’est en tout cas ce qu’espère Claude Japhet, président de l’UNPF et initiateur du préconseil national de la formation. « Nous avons remis les conclusions du pré-conseil au ministre de la Santé qui a reconnu que les textes existants devaient être adaptés à l’officine et a souhaité que nos conclusions servent de base au futur décret. Celui-ci pourrait être publié en septembre ou en octobre avec un lancement début 2004 pour une première phase expérimentale de cinq ans. » Au terme du dispositif élaboré par le préconseil – qui, rappelons-le, regroupe les représentants des sections A et D de l’Ordre, des syndicats patronaux et de salariés, des organismes de formation et des facultés -, les officinaux, titulaires et salariés devront validés cinq unités de formation en cinq ans. « Ce qui ne signifie pas forcément une unité par an », précise Claude Japhet.

Incitation plutôt que sanction. Quel sera le contenu de ces unités ? Difficile à dire pour le moment car le préconseil a décidé de confier cette tâche aux organismes de formation. Leurs propositions seront ensuite validées par le Conseil de la formation qui aura succédé par décret au préconseil. « L’originalité du système que nous proposons repose sur son pluralisme, relève Claude Japhet. Tous les supports pédagogiques sont par principe acceptés. Puisque nous avons un problème de temps, il faut que la formation aille aux pharmaciens et non plus l’inverse. » L’offre de formation pourra donc être multisupport : en réunion, en face à face, lecture, CD-ROM, Internet…

De sanction, il n’en est pas question. « Nous sommes contre la sanction et pour l’incitation, plaide Claude Japhet. Si un pharmacien ne se forme pas ou n’a pas validé ces cinq unités, il faudra comprendre pourquoi et lui donner les moyens de se former. » Mais le futur Conseil de la formation sera chargé de rédiger un rapport annuel portant notamment sur le nombre des formations dispensées et de pharmaciens formés, puis de le remettre au ministre de la Santé comme à l’Ordre. A eux, éventuellement, de corriger le tir… « Si un pharmacien qui a fait une grosse erreur se retrouve devant un tribunal et ne peut pas prouver qu’il s’est formé alors qu’il en a l’obligation légale, ce sera une circonstance aggravante », considère le président de l’UNPF.

Côté financement, il ne semble pas question, pour le moment, de toucher à la cotisation de formation réglée par les titulaires. « S’agissant des formations de regroupement telles qu’elles existent aujourd’hui, la prise en charge restera inchangée, explique Claude Japhet. Mais il semble inévitable que certaines des nouvelles formations mises en place soient directement financées par les pharmaciens. Cela dit, certains financements pourraient également venir de l’extérieur de la profession, par exemple de l’assurance maladie, qui souhaitera sans doute voir les pharmaciens formés sur tel ou tel sujet. Une chose est quasiment acquise, il y aura une formation, gratuite pour tous, sur un thème commun. »

Publicité

Tout est aujourd’hui dans les mains du ministère. « A lui de nous donner les moyens d’avancer. »