BILAN : Marge satisfaisante, chiffre d’affaires inquiétant

Selon la dernière étude réalisée par la société Fiducial Expertise sur un panel de 456 officines, 2002 aura été une année de consolidation économique pour les officines. Le gros point positif de l’an dernier, c’est incontestablement la stabilisation du niveau de la marge commerciale moyenne après remises qui est passée de 28,88 % en 2001 à 28,90 % en 2002. On peut même parler de légère amélioration pour les officines de quartier, qui gagnent 0,06 point (28,89 % contre 28,83 % en 2001), et les officines rurales qui font presque aussi bien (gain de marge de 0,05 point à 28,73 %). La progression du taux de marge des officines de quartier est conforme à la moyenne (+ 0,02 point à 29,04%), alors que la marge des officines de centre commercial a continué de s’éroder sensiblement, de 0,34 point (29,59 % en 2002 contre 29,93 % en 2001).

« Les génériques sont un facteur d’amélioration de la marge et les pharmaciens ont vraiment profité du plein effet de la substitution en 2002 », commente Philippe Becker, expert-comptable, directeur du département pharmacie de Fiducial Expertise.

Cependant, en 2002, il n’y a plus une seule catégorie d’officines au-dessus des 30 % de marge commerciale. C’était encore le cas en 2001 pour les officines de centre commercial en association.

En comparaison, l’activité des officines donne lieu à moins de réjouissances, la croissance s’étant ralentie l’an dernier. L’augmentation du chiffre d’affaires moyen, tous types d’officines confondus, n’a été que de 4,38 % en 2002, contre 6,26 % en 2001. L’an dernier, le CA hors taxes moyen s’est établi à 1 142 kEuro(s). « La décélération observée en 2002 marque le début d’un atterrissage en douceur de la croissance des officines, commente Philippe Becker. Avec les baisses de prix et l’application des TFR, il n’est pas exclu que la progression moyenne de CA ne dépasse pas 3,5 à 4 % en 2003 et que, avec la poursuite de la mise en place de ces nouvelles mesures, la croissance de l’activité soit égale ou inférieure à 3 % en 2004. »

La hausse de CA est toutefois inégale selon les différentes catégories. Si les pharmacies de centre commercial sont apparues moins rentables en 2002, en revanche elles se rattrapent sur le CA qui a progressé dans ces officines en moyenne de 7,07 %, distançant ainsi les officines rurales (+ 4,64 %), de centre-ville (+ 4,11 %) et de quartier (+ 3,65 %). Ces bons résultats s’expliquent par un « effet de taille » qui favorise leur développement et leur activité. « Elles ont beaucoup investi en agencements et travaillé le marketing du point de vente, commente Philippe Becker. Ce choix semble payer aujourd’hui pour ces « petites surfaces » qui constituent des pôles d’attractivité très forts pour la population. »