Dossier pharmaceutique De l’expérimentation à l’obligation
Le 2 décembre, la Commission nationale de l’informatique et des libertés a donné son feu vert à la généralisation du dossier pharmaceutique. Le décret est attendu d’un jour à l’autre. L’expérimentation va donc devenir une obligation.
Le 2 décembre est donc pour la profession un jour à marquer d’une pierre blanche. Ne reste plus qu’à attendre la publication du décret officialisant le texte, sorti du Conseil d’Etat. A l’heure où nous bouclons, il est en signature à Matignon. On peut y lire que le pharmacien est tenu de proposer le dossier pharmaceutique (DP) à ses patients. « Entre hier et demain, c’est devenu une obligation professionnelle », explique Isabelle Adenot, membre du Conseil national de l’ordre des pharmaciens et responsable du déploiement du DP. « Ce n’est pas pour autant un couperet immédiat, s’empresse-t-elle de préciser. Cela dit, de plus en plus de patients cherchent les pharmacies qui le proposent. 12 000 d’entre eux ouvrent chaque jour un DP. S’ils adhèrent au principe, c’est pour le retrouver dans toutes les officines dont ils sont susceptibles de franchir le seuil. Jusqu’à présent, nous avons favorisé une mobilisation par l’envie plutôt que par la contrainte, et nos confrères l’ont bien compris. Evidemment, si, à terme, il y a des irréductibles, nous trouverons une solution. Parce que la finalité du DP, c’est de mettre le patient au centre de la dispensation des médicaments. C’est un outil qui permet de valoriser le bon usage du médicament, y compris familial. Mais, de toute façon, on peut être fier de la solidarité dont fait preuve la profession. Mettre le DP en place demande des efforts financiers, humains et du temps. Et ces efforts, la profession nous a prouvé qu’elles les acceptaient volontiers. »
En marge des premières Rencontres de l’USPO organisées à Paris le 10 décembre dernier, Gilles Bonnefond, président délégué du syndicat, se réjouit lui aussi : « C’est une excellente nouvelle pour la profession. Maintenant, il va falloir stabiliser cet outil de sécurisation sur le plan économique. Et il faut se dépêcher. »
Plus de 90 % des logiciels sont compatibles
Ce grand succès pour la profession ne doit pas pour autant faire oublier les inévitables couacs sans lesquels tout serait vraiment pour le mieux dans le meilleur des mondes. A commencer par des rumeurs insistantes selon lesquelles certains logiciels informatiques ne seraient pas du tout compatibles avec le DP, impliquant alors de les changer, avec les frais qui en découlent. « Faux !, rétorque Isabelle Adenot. Dans leur très grande majorité (plus de 90 %), les logiciels disponibles sur le marché ont intégré le module DP. D’ailleurs, la liste des types de logiciels compatibles est constamment tenue à jour sur le site de l’Ordre. De même, on peut tout à fait conserver son fournisseur d’accès à Internet sous réserve qu’il corresponde aux caractéristiques techniques. Là encore, contrairement aux on-dit, il n’est pas du tout obligatoire de choisir telle ou telle société plutôt qu’une autre. »
Finalement, il n’y a plus à hésiter. D’autant que, comme nous le confiait Isabelle Adenot en février 2007 (voir Le Moniteur n° 2663), « en plus de sécuriser la dispensation, le DP c’est aussi un enjeu politique et d’image ». Ce qui n’est pas négligeable par les temps qui courent.
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