« Votre pharmacien et vous » aborde toutes les questions, même celles qui fâchent

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Publié le 1 novembre 2008
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Ça y est, Votre pharmacien et vous* a paru. Destiné au grand public, ce livre est le fruit d’entretiens menés par Brice O’Hayon, chef d’édition au Dauphiné libéré, avec Gilles Bonnefond, président délégué de l’USPO, Daniel Buchinger, président d’Univers Pharmacie, Claude Japhet, président de l’UNPF, et Yves Morvan, P-DG de Directlabo, les quatre pharmaciens instigateurs du procès en référé contre Leclerc au printemps dernier (voir Le Moniteur de la semaine dernière).

Votre pharmacien et vous est construit sous forme de questions-réponses, parfois provocatrices. Jugez plutôt : « Les pharmaciens ont-ils des marges dantesques ? », « Vous n’avez pas l’impression de faire comme les supermarchés quand vous intégrez dans vos officines le marché de l’optique ou de l’audition ? », « C’est pourtant pratique d’aller au supermarché pour prendre de l’aspirine et le reste de ce dont on a besoin »…

Que rétorqueriez-vous à leur place ? L’intérêt de l’ouvrage, c’est peut-être justement de puiser des arguments face à d’éventuelles objections. Exemple : « Vous vous prétendez agent de la santé avant agent de ventes ? Personne n’y croit… », lance le journaliste. « Vous vous trompez ! Il nous arrive très fréquemment de faire des refus de vente, lorsque quelqu’un vient nous voir suite à la diffusion d’un spot publicitaire. On va d’abord poser des questions pour savoir quels sont les symptômes de la personne puis trouver un soin adapté et ne pas donner forcément le médicament vu à la télévision », rétorque le pharmacien.

« Cela fait partie de l’ingratitude du métier »

« Pourquoi ferions-nous confiance aux pharmaciens sur les prix ? Déjà qu’ils sont différents dans chaque officine et qu’on a l’impression, à tort peut-être, que le pharmacien n’est qu’un épicier de la santé… » Réponse : « C’est simple. Il y a beaucoup de pharmacies donc beaucoup de choix de concurrence à distance raisonnable. Celui qui ne vous conseille pas assez ou qui est trop cher est susceptible de ne pas vous revoir. C’est cela la vraie liberté. C’est une vision à long terme. »

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« Les pharmaciens sont-ils si compétents ? », demande Brice O’Hayon. Réponse : « Le mettre en doute, c’est remettre en doute l’intégrité de notre système d’études médicales. […] Nous savons quel médicament a été délivré, par qui et d’où il provient. En supermarché, vous pouvez oublier ça. »

Toutes ces questions qui fâchent – mais que certains se posent, qu’on le veuille ou non – sur l’efficacité de vos produits, l’ambiguïté de votre image ou de vos pratiques, nos pharmaciens y sont habitués : « Cela fait partie de l’ingratitude du métier. Nous y sommes tellement habitués que nous n’y faisons même plus attention. Les clichés ont la vie dure. Les patients sont difficiles parfois », observent-ils.

Et même injustes, non ?

* Altal Editions, 12 euros.