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Coaching : Pour muscler son savoir-faire
Qui dit coach ne dit plus uniquement entraîneur sportif. Ni conseil en management, ni psychothérapie, le coaching est une activité à part entière dédiée au développement personnel et professionnel du manager et de son équipe.
Simple phénomène de mode ou révélateur d’un problème de société ? Une chose est sûre, le coaching en entreprise connaît ces dernières années un développement remarqué. Jusqu’alors réservé aux dirigeants de multinationales, il commence à se démocratiser et à faire son entrée en officine. Selon la société française de coaching, il se définit comme « l’art d’accompagner une ou plusieurs personnes pour le développement de leur potentiel et de leur savoir-faire dans le cadre d’objectifs professionnels ».
Et le coach, qui est-il ? Il vient d’horizons divers (consultant, manager, psychothérapeute…) et a suivi une formation privée spécifique. Les techniques d’analyse des relations (de la communication) entre personnes qui sont enseignées varient d’une école à l’autre. Elles comprennent souvent les deux méthodes que sont l’analyse transactionnelle ou la PNL (programmation neurolinguistique). Des méthodes également utilisées en psychothérapie, mais avec des objectifs différents : « En l’occurence, notre souci est de mobiliser les ressources dans le présent pour peaufiner des projets d’avenir, mais nous n’intervenons pas sur des aspects de la vie passée », explique Jacqueline Covo, pharmacienne reconvertie dans le coaching.
Une aide à la décision.
Pour Gérald Vaël, consultant responsable du cabinet CCI (partenaire du groupe de conseil en ressources humaines Humblot Grant Alexander), le coaching est avant tout un accompagnement s’adressant au manager ou bien à toute une équipe. Auprès du titulaire, le coach intervient au moment de clarifier une situation ou lors de l’élaboration d’un projet précis. « Tout le monde peut devenir excellent en management, en vente ou en communication », assure Jacqueline Covo. Lors d’un problème relationnel avec une personne de l’équipe, lorsque l’on désire parfaire sa gestion du personnel, le coach aide à analyser la situation. « Le but n’est pas de se substituer à la personne qui doit de toute façon prendre elle-même les décisions, mais plutôt de faciliter ses choix », estime Gérard Vaël. Condition essentielle pour trouver une solution : définir concrètement ses objectifs de départ. Exemples : réagir à la concurrence virulente d’une parapharmacie, mettre en place les moyens matériels et humains nécessaires pour intégrer un réseau de soins, assurer une cohésion au sein de l’équipe, arriver à motiver son personnel, optimiser le contact avec les clients…
Outil de développement personnel.
Le rôle du coach ne se cantonne pas qu’aux aspects professionnels car de nombreuses situations personnelles peuvent influer sur la qualité du travail. « Nous sommes amenés à aider le titulaire à ajuster sa gestion du temps ou à gérer son stress, rapporte Jacqueline Covo. Le cap d’une réorientation professionnelle après la vente d’une officine n’est pas toujours facile à prendre et nous l’aidons alors à faire un choix en fonction de ses propres valeurs. » D’après elle, le coaching peut générer de profonds changements, pour peu que le coaché accepte de remettre en cause certains critères personnels limitant son cheminement professionnel. Et d’ajouter : « Le coaching n’intervient pas seulement en cas de problèmes. Il peut se révéler utile à tout moment pour élargir ses choix et son horizon. L’exercice officinal n’est pas un état statique, un pharmacien ne peut pas se permettre de s’enfermer dans une routine car il finit par s’ennuyer et se faire distancer… »
Cinq à sept entretiens de 200 à 1 000 Euro(s) chacun.
En pratique, le coaching débute toujours par une séance d’écoute attentive de façon à pouvoir prendre en compte les données exactes de la situation. « Nous ne devons rien laisser au hasard et il est primordial de clarifier les enjeux avec le titulaire, relate Gérard Vaël, ensuite nous l’aidons à réfléchir et à avancer, mais nous ne sommes jamais dans une démarche de conseil. » En moyenne, un coaching individuel demande cinq entretiens d’environ deux heures. « Au-dessus de sept, nous changeons de thématique », poursuit Gérard Vaël.
Quant au coaching d’équipe, il débute aussi par un état des lieux avec le titulaire et se justifie à l’officine en cas de difficultés d’ordre relationnel, de manque de cohésion ou d’absence de motivation. Par la suite, un entretien est accordé à chaque salarié, avec à la clé la possibilité de dégager un axe de projet commun en tenant compte des représentations de chacun. Des séances de groupe sont alors mises en place. Côté tarifs, ils s’échelonnent selon les coaches entre 200 et plus de 1 000 euros l’entretien de deux heures.
Attention à l’abus d’influence !
« Nous sommes engagés pour exercer en tant que coach et nous devons nous limiter à cette activité tout en respectant la confidentialité, précise Joël Brugalières. Nous ne sommes pas des psychothérapeutes même si nous tenons compte de certaines composantes psychologiques. Tout type de travail corporel ou émotionnel ne s’apparente pas à du coaching ! » Autre dérive possible : l’abus d’influence. « Attention de ne pas arriver à une situation de dépendance où une personne n’arrive plus à prendre de décisions sans son coach. Ce cas de figure peut se produire avec des coaches amateurs, malveillants ou inconscients, quand une personne manque de confiance en elle ou se trouve en situation d’échec. »
Gérard Vaël met en garde : « Il ne faut pas tomber dans le confort du soutien. Au contraire, le devoir d’un coach est d’assurer l’autonomie de l’autre. »
A noter
Le coaching se définit comme un accompagnement.
Il peut intervenir auprès du titulaire seul ou au sein de toute une équipe.
Le coach aide à prendre des décisions mais ne doit en aucun cas les prendre lui-même.
Il respecte des objectifs précis et concrets, définis au préalable.
C’est une aide au développement professionnel qui passe par le bien être personnel.
Attention aux relations de dépendance !
Quelles garanties de sérieux ?
– Selon Joël Brugalières, président de la Société française de coaching, il ne suffit pas d’être formé pour devenir un bon coach.
En effet, il existe une multitude de formations délivrées par des instituts privés et aucun diplôme officiel ne permet de faire le tri. « Un coach sérieux doit aussi bien connaître le milieu dans lequel il intervient pour mieux comprendre ses interlocuteurs. »
Création d’un examen. Par ailleurs, il doit faire preuve d’une grande maturité personnelle, très difficile à évaluer par autrui. Pour lutter contre le charlatanisme, la Société française de coaching a mis en place un système de titularisation après examen du parcours personnel et professionnel des candidats et entretien avec un jury.
Mais Joël Brugalières reconnaît que ce système n’est pas une garantie absolue de qualité. Reste alors à se fier au bouche-à-oreille… Cependant, la nature de la relation entre les deux personnes est fondamentale. Elle doit impérativement respecter l’équilibre et la liberté de la personne coachée.
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