Hypolipémiants : 60 % des primoprescriptions ne seraient pas justifiées

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Publié le 13 décembre 2003
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V oilà ce que conclut la CNAM au terme d’une étude menée en 2002 auprès de 4 000 patients à qui ces traitements étaient prescrits pour la première fois. Avec une augmentation de 20 % par an depuis 15 ans des ventes de statines et de fibrates et 5 millions de personnes traitées, la CNAM, qui a remboursé un milliard d’euros en 2002 pour ces médicaments, a voulu savoir si leur prescription était conforme aux recommandations scientifiques en vigueur.

Dans un tiers des cas (33,1 %), les médecins n’ont pas déterminé le taux du LDL-cholestérol (le mauvais cholestérol) de leurs patients, principal critère pour débuter ou non un traitement hypolipémiant. Pour un autre tiers (33,8 %), le LDL-cholestérol s’est avéré inférieur aux seuils définis par l’Afssaps. De la même manière, alors que « la diététique est la première étape indispensable pour faire baisser le taux de cholestérol », l’étude révèle que 53,4 % des patients « n’ont pas suivi le régime alimentaire indispensable avant l’instauration du régime médicamenteux ».

Enfin, parmi les fumeurs quotidiens (22 % des patients traités), près de 31 % ont déclaré n’avoir eu aucune proposition pour arrêter et, au final, près de 85 % continuaient le jour de l’entretien avec le médecin-conseil. « Nous sommes face à un problème de société, dénoncent les dirigeants de la CNAM. La pression qui pèse sur les médecins est forte vis-à-vis des visiteurs médicaux. »

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