La bataille des remises enverra-t-elle des génériqueurs à la casse ?
Dans la guerre des remises à laquelle se livrent les génériqueurs, les gros opérateurs du marché ne sont pas toujours les moins agressifs. Normal, les « petits » et les nouveaux venus en quête de parts de marché se montrent très incisifs commercialement, à cette différence près qu’ils réalisent des coups sur de plus faibles volumes et sur un nombre plus restreint de molécules. A tel point que leur situation économique devient parfois périlleuse. « Les pharmaciens n’ont aucune idée des niveaux de remises octroyés par les génériqueurs et ne se rendent pas compte des efforts fournis », témoigne ainsi Stéphane Joly, P-DG des laboratoires Ivax.
Alors dans un contexte de baisse des prix (notamment avec les TFR), les laboratoires de génériques pourront-ils continuer encore longtemps à offrir de telles conditions aux pharmaciens ? Les avis sont partagés sur cette question. Claude Le Pen estime qu’en instaurant une double spirale à la baisse des prix et à la hausse des remises (dans l’hypothèse de leur libéralisation), certains acteurs ne pourront pas suivre et resteront sur le carreau, tandis que la Sécurité sociale y trouvera son compte. Pour Jean-Jacques Zambrowski, la concentration paraît inéluctable : « Le marché des génériques en ville n’est pas mâture et compte plus d’acteurs que ce qu’il peut réellement supporter. A l’exception d’un ou deux, voire trois génériqueurs, aucun n’a gagné de l’argent en 2003. » A terme, « le marché se répartira entre cinq ou six opérateurs », prédit Claude Le Pen.
« La messe est dite ». Stéphane Joly ne se leurre pas. Le générique est lancé en France et, selon lui, plus rien maintenant n’arrêtera son ascension, pas même les TFR. « La messe est dite, explique-t-il, le marché est mâture en termes d’organisation mais reste émergent sur le plan de la croissance. La chute des brevets de molécules leaders en France assure au marché des génériques une croissance supérieure à 50 % par an pour les quatre années à venir, il y a trop d’enjeux pour que la mécanique s’arrête. Sauf à ce qu’il y ait une régulation décidée par l’Etat, la bataille sur les remises continuera et le fait que le marché devienne demain oligopolistique n’y changera rien. » Et dans ce cercle restreint, « que le meilleur gagne ! », lance Hubert Olivier, P-DG de Ratiopharm.
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