Pour enrayer la chute de son phlébotrope, Negma baisse ses prix

Depuis le déremboursement total des veinotoniques, les laboratoires s’agitent. Déjà, en décembre dernier, Servier alertait les patients sur la nécessité de poursuivre leur traitement. C’est maintenant au tour de Negma de tirer la sonnette d’alarme. « Le déremboursement est une décision politique, mais il ne fera pas disparaître la maladie », assure Frédéric Champavere, président du laboratoire. Or, depuis le déremboursement partiel, il y a deux ans, les chiffres ne sont pas au beau fixe.

« Les boîtes vendues sont passées de 78,4 millions en 2005 à 60 millions en 2007 », constate Jean-Jacques Zambrowski, économiste de la santé. Quant à Negma, il accuse, depuis deux ans, une chute vertigineuse de la production de son phlébotrope, le Veinamitol. « L’usine n’utilise que la moitié de sa capacité. Les emplois sont menacés », s’inquiète Frédéric Champavere.

La FSPF appelle à garder le même taux de marge

Pour relancer son produit phare, le directeur du laboratoire joue son va-tout : une baisse de 26 % de son veinotonique. « Le prix public suggéré aux pharmaciens devrait être de 4 euros », précise-t-il. Une stratégie qui n’est pas ordinaire. « Quand il y a un déremboursement, les laboratoires ont tendance à augmenter leurs prix », indique Jean-Jacques Zambrowski. Par exemple, Servier a choisi d’augmenter le prix catalogue du Daflon. Le phlébotrope est ainsi passé de 3,94 à 5,23 euros HT en janvier dernier. « Il faut tenir compte de la nécessité, pour un patient soumis à un traitement chronique, d’avoir accès à ces produits », estime l’économiste.

Du côté des officinaux, l’initiative est plébiscitée. « Les laboratoires doivent avoir une politique de prix cohérente. Nous avons appelé nos adhérents à garder les mêmes taux de marge sur les veinotoniques que sur les produits remboursables, alors que la marge sur l’OTC est habituellement supérieure », annonce Philippe Gaertner. Le président de la FSPF tente en effet d’impulser une nouvelle politique de prix. Histoire de rendre un peu moins amère la pilule du déremboursement.