P… deux ans !

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Publié le 21 juin 2008
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Ainsi s’exprimait naguère une marionnette célèbre. Cette très familière expression peut également venir à l’esprit quand on voit que l’obligation de formation continue n’a pas fait un seul pas depuis le décret de juin 2006. Erreur de rédaction, guéguerres intestines…, peu importent les raisons. Après tout, les pharmaciens n’ont pas attendu pour se former, lancent régulièrement les représentants professionnels la main sur le coeur. Sans doute. Mais le surplace apparent de la formation continue ne tombe-t-il pas au plus mauvais moment ? Celui où politiques et économistes se demandent si la valeur ajoutée de l’officine justifie le coût actuel de distribution du médicament, voire du monopole. Où la Commission européenne veut qu’on lui justifie la valeur ajoutée d’un modèle réservant le capital aux pharmaciens. Où Leclerc affirme que ses pharmaciens sont compétents. Où Doc Morris casse la baraque. Où le « direct-to-pharmacy » va s’étendre, avant de se transformer à la première occasion en « direct-to-consumer ». Où un acteur de santé se prétend plus qualifié que son voisin pour rogner les parts d’un gâteau de moins en moins extensible. Mais cela ne se discute pas !, plaiderez-vous. Nous nous formons et la croix verte a la meilleure valeur ajoutée. Regardez bien, c’est évident ! A l’heure de la compta analytique généralisée, les fonctionnaires gouvernementaux et européens, les industriels, économistes, investisseurs et autres – de plus en plus soumis au sacro-saint principe du reporting bête et discipliné – vous répondront d’un propos lapidaire : « Prouvez-le. »

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