Testés, recalés !

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Publié le 6 septembre 2008
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Régulièrement, Stiftung Warentest (le 60 Millions de consommateurs allemand) teste les pharmacies. Les résultats de 2008 ne sont pas brillants. Sur 20 pharmacies berlinoises soumises à 160 visites des enquêteurs anonymes de la revue, une seule peut se prévaloir d’un satisfecit. 40 % sont notées « satisfaisantes » et 40 % « médiocres ».

Les questions portaient sur le conseil et le service au client, sur lesquels la pharmacie allemande communique pourtant de façon intensive. La revue a envoyé dans chaque pharmacie trois « clients » successifs qui s’interrogeaient sur les interactions possibles entre Fosamax et des comprimés de calcium-vitamine D3. Seule une pharmacie sur quatre a détecté la possibilité d’interférence avec l’absorption de l’alendronate. Par ailleurs, quatre officines ont refusé d’effectuer une préparation, arguant du fait que la commande des substances n’en « valait pas la peine » ! Enfin, aucune officine n’a pris la tension de façon fiable. Un service pourtant courant dans les pharmacies d’outre-Rhin qui s’affichent de plus en plus comme « centres de santé ». Ces résultats sont d’autant plus inquiétants qu’avec le retour en force de l’automédication – les déremboursements y contribuent largement – les clients sont de plus en plus dépendants du conseil de leur pharmacien. D’ailleurs, les officinaux, pris en étau entre les drogueries, les supermarchés et la VPC, ont souvent recours à l’argument du conseil et du service pour justifier leur statut. Dans ce contexte de concurrence accrue, l’enquête tombe plutôt mal.

Les pharmaciens belges mis en garde

De son côté, l’organisation belge de défense des consommateurs Test-Achats a enquêté dans 101 officines du pays sur le conseil des pharmaciens. Avec un bilan mitigé en ce qui concerne les précision d’usage (âge, nombre de selles, fièvre, vomissements, signes de déshydratation.). Dans 30 % des cas, les officinaux, à qui les enquêtrice annonçaient que leur fille avait la diarrhée, s’en tenaient à la question de l’âge. Seulement 6 % se sont inquiétés de savoir si l’enfant avait déjà reçu quelque chose contre la diarrhée. Et seule une pharmacie sur trois a délivré une solution de réhydratation. « Nous attendons des pharmaciens qu’ils prennent leur rôle de conseiller plus au sérieux. Faute de quoi, leur position de monopole pourrait être remise en question », conclut Test-Achats.

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