SURDITÉ : Plus de 80 % des personnes muettes seraient aussi illettrées

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Publié le 8 mai 2004
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Les pharmaciens n’ont majoritairement pas conscience des difficultés de communication des sourds profonds », telle est l’une des conclusions d’une thèse sur la prise en charge des sourds profonds à l’officine*.

Au vu de deux enquêtes (l’une auprès d’officinaux et l’autre auprès de sourds), il apparaît que les pharmaciens surestiment les connaissances médicales et le niveau de lecture des personnes sourdes. Alors que le taux d’illettrisme de cette population est estimé à plus de 80 % ! A la question « Comment se faire comprendre d’une personne souffrant de surdité ? », plusieurs orientations sont proposées. A commencer par donner des explications concernant l’ordonnance en prenant la peine d’articuler clairement. Objectif : faciliter la lecture labiale que pratiquent tous les sourds, contrairement au langage des signes maîtrisé par une minorité de malentendants (seulement 2,5 % de la population sourde). Important également : éviter de rompre le contact visuel en parlant. Par ailleurs, rien ne sert de crier, au risque de gêner les porteurs de prothèse.

Comme avec toute personne illettrée, il ne faut pas hésiter à compléter son discours oral par des illustrations visuelles simples (croquis, pictogrammes…) inscrites sur les boîtes.

Attention aussi à s’adresser directement au patient lorsqu’il est accompagné par une tierce personne !

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* Thèse soutenue en janvier 2004 par Frédéric Pitteti à la faculté de Nancy.