- Accueil ›
- Business ›
- Laboratoires ›
- Des bouchées doubles
Des bouchées doubles
Le marché des compléments alimentaires augmente de 10 % à 20 % par an. Un essor suivi par les acteurs du marché qui croissent également en taille. Profils scientifiques bienvenus.
Aujourd’hui directeur de la recherche-développement chez Physcience, Cédric Bourges a découvert les plantes lors d’un stage hospitalier dans les Caraïbes. « J’y ai participé à la création de la Pharmacopée. Je me suis rendu compte que des ethnies ne se soignaient qu’avec des plantes exclusivement et détenaient un certain savoir-faire. Cette expérience m’a donné la passion des produits naturels et l’envie de travailler sur l’aspect pharmacologique. » Après une expérience dans une société conseil spécialisée dans les dossiers réglementaires, le jeune pharmacien a intégré deux sociétés d’extraction de plantes destinées notamment à l’industrie pharmaceutique. « Chez Physcience, j’ai franchi une étape supplémentaire, je m’occupe désormais de la formulation même des produits. »
Développement à l’international.
Cédric Bourges a investi un marché en plein boom. « Le marché a émergé il y a cinq ans, se souvient Vincent Laniez, directeur général de Superdiet, qui emploie quatre pharmaciens. On ne parlait pas de compléments alimentaires, on parlait plutôt de produits de phytothérapie. » En France, les compléments alimentaires réalisent un chiffre d’affaires de 550 millions d’euros avec une croissance de + 10 à + 20 % chaque année. Et le nombre de laboratoires intéressés par le marché s’est multiplié, comme Arkopharma, Physcience, Les Trois Chênes, OEnobiol, les laboratoires Fenioux, Ponroy…
Arkopharma y réalise 50 % de son chiffre d’affaires, compte neuf pharmaciens dédiés aux compléments alimentaires et prévoit trois nouveaux recrutements.
Suivant l’essor du marché, Superdiet a doublé de taille et de chiffre d’affaires en quatre ans. Le groupe compte deux laboratoires, Superdiet et Vie #amp; Santé, et un site de production situé à Denain, dans le Nord. « Nous avons intégré 80 personnes et le chiffre d’affaires est passé à 20 millions d’euros. Le laboratoire se structure petit à petit. Ainsi les affaires pharmaceutiques sont aujourd’hui de la compétence du directeur qualité, explique Vincent Laniez. A moyen terme, dans deux à cinq ans, nous créerons un poste totalement dédié aux affaires pharmaceutiques. Aujourd’hui, un pharmacien gère à la fois le contrôle qualité, l’environnement et l’hygiène. Demain, les fonctions pourraient être séparées. »
Numéro deux du marché, Physcience connaît également une croissance rapide. Son chiffre d’affaires atteint les 29,8 millions d’euros et son équipe une soixantaine de personnes. Au printemps 2003, un fonds de pension a pris une participation au sein de la société pour mettre en oeuvre un développement à l’international. Le laboratoire a été réorganisé et de nouvelles directions mises en place comme celle du développement ou encore celle des opérations industrielles, chargée de la mise en oeuvre des procédés industriels.
Un duo pharmacien-ingénieur agroalimentaire.
Les laboratoires de compléments alimentaires assoient leur essor sur la qualité. « Nous voulons aller de plus en plus loin dans la crédibilité scientifique, précise Vincent Laniez. Quand nous cherchons un scientifique, nous avons deux profils privilégiés : pharmacien et ingénieur agroalimentaire. Ils se complètent : le pharmacien agit comme expert, dispose d’un savoir-faire, d’une culture de la méthode, d’un esprit d’analyse, tandis que l’ingénieur a une approche plus globale. Mais il n’a pas les réflexes pharmacologiques pour développer les produits et justifier leur statut scientifique. »
Chez OEnobiol (30 MEuro(s) de CA), on insiste également sur cet aspect : « La fondatrice d’OEnobiol, elle-même médecin nutritionniste, attache une importance prépondérante à l’expertise scientifique des gens qui travaillent ici », souligne Valérie Péri, directrice marketing et communication. Le laboratoire, qui compte cinq pharmaciens, s’est d’ailleurs concentré essentiellement sur la recherche de nouveaux actifs et la validation clinique de l’efficacité de ses produits.
L’ensemble de la production est confié à des laboratoires pharmaceutiques sous-traitants en Italie et en France. Jean-Luc Treillou, pharmacien et directeur de la production, assure notamment le pilotage de ces sous-traitants. Il fait également partie intégrante du comité de direction. « Après avoir travaillé huit ans au sein de grosses structures pharmaceutiques, j’ai eu l’opportunité de rejoindre le secteur du complément alimentaire il y a un an. J’ai été attiré par la possibilité de rejoindre une PME disposant d’une organisation réduite : la prise de décision y est rapide et la mise en application quasi immédiate. La liberté d’action y est également importante. Les managers et leurs équipes ont carte blanche pour proposer et mettre en oeuvre des idées d’améliorations. » Jean-Luc Treillou a lancé ainsi avec son équipe, le 15 septembre dernier, le projet « Gestion de production assistée par ordinateur ».
C’est aussi le profil de la société qui a poussé Vincent Laniez chez Superdiet : « J’ai répondu à une proposition que m’avait faite le directeur général. J’ai choisi de travailler dans une société de taille moyenne, sur secteur de fort potentiel et où j’avais beaucoup plus d’autonomie. »
Stages et salaires
– Superdiet emploie des stagiaires. « Une dizaine sont présents en permanence, dont un à deux pharmaciens qui sont en formation complémentaire du type école de commerce ou DESS de galénique, précise Vincent Laniez, directeur général de Superdiet. Une fois sur deux, ce stage peut déboucher sur un poste. » Physcience, de son côté, prévoit d’employer des stagiaires en développement et en marketing dès 2005.
– Côté salaires, les laboratoires précisent que les rémunérations se situent dans la moyenne de l’industrie pharmaceutique. Chez Superdiet, le salaire d’un chef de service adjoint doté d’une première expérience professionnelle tourne autour de 25 à 30 000 euros par an.
Le marché
– En 2003, le marché des complémentaires alimentaires, tous circuits de distribution confondus, était de 550 millions d’euros, dont 69 % en pharmacie. Un nombre encore bien éloigné des résultats du marché mondial (45 milliards d’euros) et du marché européen (10 milliards). Les compléments alimentaires représentent, à l’échelle nationale, 10 000 emplois directs et quelque 200 laboratoires (en partie ou totalement spécialisés).
- Pharma espagnole : 9 milliards d’investissements et une réforme en vue
- Réforme de la facture électronique, mode d’emploi
- Mon espace santé : un guide pour maîtriser l’accès et la consultation
- Fraude à la e-CPS : l’alerte discrète mais ferme de l’Agence du numérique en santé
- Pharmacie de Trémuson : une officine bretonne pionnière en RSE et qualité
- Comptoir officinal : optimiser l’espace sans sacrifier la relation patient
- Reishi, shiitaké, maitaké : la poussée des champignons médicinaux
- Budget de la sécu 2026 : quelles mesures concernent les pharmaciens ?
- Cancers féminins : des voies de traitements prometteuses
- Vitamine A Blache 15 000 UI/g : un remplaçant pour Vitamine A Dulcis
