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L’Homo estudiantus bosse et potasse
L’Observatoire national de la vie étudiante scrute régulièrement la vie de quelque 25 000 étudiants, toutes filières confondues*. Un constat nouveau se dégage des résultats de l’enquête 2003 : un étudiant sur deux est salarié.
De moins en moins de Tanguy
Faut-il encore parler de « génération Tanguy » ? La vie aux crampons des parents, illustrée par le film d’Etienne Chatiliez, est de moins en moins une réalité : moins de la moitié des étudiants (43 %) vit aujourd’hui dans un logement familial, soit chez les parents eux-mêmes, soit chez un membre de la famille. Ils étaient 46 % en 2000, à la dernière enquête de l’Observatoire national de la vie étudiante. 13 % vivent en résidence collective (le plus souvent en cité universitaire) et 29 % en location, seul ou en couple.
Le lien n’est bien sûr pas coupé car une partie de leurs ressources, qui se montent à une moyenne de 589 euros par étudiant et par mois, provient de la bourse parentale. Un tiers, ceux que les auteurs appellent les « décohabitants », cumulent l’aide familiale avec le revenu tiré de leurs petits boulots.
Les étudiants salariés pénalisés
Durant l’année universitaire, un étudiant sur deux exerce une activité salariée – qui n’a rien à voir avec ses études dans 83 % des cas. En très grande majorité, il s’agit d’un emploi parallèle aux études et non pas intégré dans le cursus comme c’est le cas pour les internes hospitaliers par exemple. Ils le font pour pouvoir assumer matériellement la poursuite de leurs études. Un exercice de jonglage particulièrement périlleux dans les cursus les plus exigeants, comme les études de santé. « Entre les travaux dirigés, les cours et les stages d’application impliqués par la nouvelle réforme des études, il est difficile pour un étudiant en pharmacie d’avoir un travail pendant l’année universitaire, souligne Paul Metz, président de l’Association nationale des étudiants en pharmacie (ANEPF). Beaucoup travaillent en officine durant l’été et les congés. » Un constat qui explique sans doute en partie la sous-représentation des enfants issus des classes populaires (fils et filles d’ouvriers, d’employés et d’agriculteurs) dans les filières santé et les classes préparatoires des grandes écoles. Ils sont seulement un peu plus de 22 %. Les enfants de cadres supérieurs, d’industriels et de membres de professions libérales constituent au moins la moitié des inscrits dans ces cursus (respectivement 53 % et 50 %).
Le bac S reste la voie toujours royale
En santé comme en sciences, l’accès aux études reste largement conditionné par le type de baccalauréat, le fameux bac S. Même si sa prééminence a un peu diminué, respectivement 86 % et 75 % des étudiants qui ont choisi ces filières ont un bac S alors qu’en 2000, date de la dernière enquête de l’Observatoire national de la vie étudiante, c’était le cas de plus de 90 % d’entre eux. « L’accès aux filières les plus prestigieuses (qui offrent le plus de chance de réussite sociale) est étroitement lié à l’absence de retard au baccalauréat, soulignent les auteurs de l’enquête. En classe préparatoire des grandes écoles, 82 % des étudiants ont obtenu ce diplôme à l’heure ou en avance. » Les étudiants de la filière santé ne sont pas loin avec un taux de 80 %, les étudiants scientifiques arrivent en troisième position ensuite avec un résultat de 65 % d’élèves « à l’heure ».
Plus studieux qu’auparavant
Selon les cursus, les durées totales de travail, cours et exercices personnels varient du simple au double : 60 heures pour les étudiants de classes préparatoires aux grandes écoles contre 31 heures pour ceux de DEUG de lettres. En premier cycle, les étudiants en santé ont le temps de travail personnel le plus important avec 29 heures, semaine et week-end compris. Les étudiants actuels s’avèrent plus studieux qu’auparavant. Autrement dit, ils sécheraient moins les cours que leurs aînés. Etonnamment, en santé, 19 % des étudiants avouent pourtant être souvent absents à presque tous les enseignements, plus que dans n’importe quel autre cursus (12 % à 13 %). Faut-il y voir un effet de relâchement après une première année éprouvante due au stress du concours ? En tout cas, c’est une constante : en 2000, ils étaient déjà 15 % à sécher en filière santé contre 8 % dans les autres filières.
Alcool et cigarettes moins consommés
Les étudiants sont en moyenne plus raisonnables sur la consommation d’excitants que leurs cadets. Mais ce n’est jamais que du déclaratif ! Près de 5 % des garçons consomment quotidiennement de l’alcool mais 20 % disent ne jamais y toucher (29 % pour les filles). Côté cigarettes, 26 % des filles et 28 % des garçons consomment au moins une cigarette par jour. Ils sont 6,7 % pour les garçons et 6,5 % pour les filles à fumer de façon conséquente, soit 15 cigarettes et plus par jour. Un pourcentage en baisse tous sexes confondus par rapport à la précédente étude. On comptait 71 % de non-fumeurs parmi les filles et les garçons en 2000, contre respectivement 74 % et 72 % en 2003.
Limiter les médicaments avant les examens
Selon l’étude « Alimentation et santé » publiée par l’Observatoire national de la vie étudiante en février dernier, un étudiant sur cinq (20,2 %) a l’habitude de consommer un médicament stimulant avant les examens. 17,4 % prennent souvent ou parfois des calmants, des antidépresseurs et/ou des somnifères. Et 5,1 % ont consulté un psychologue, psychanalyste ou psychiatre dans les six mois qui ont précédé l’enquête. En revanche, la consommation de psychotropes reste stable. L’ANEPF mène donc une campagne de prévention chaque année en octobre pour limiter les mésusages, particulièrement des anxiolytiques. « Nous insistons notamment sur la dangerosité du mélange médicaments et alcool et les effets des anxiolytiques sur la conduite automobile », détaille Paul Metz. Affiches et « flyers » sont distribués dans les bibliothèques, les CIO et les restaurants universitaires.
* Sur une population totale de 1,6 million d’étudiants inscrits en facultés ou en classes préparatoires.
La vie après l’amphi
– L’Observatoire s’est intéressé aux pratiques culturelles des étudiants. Le cinéma reste la sortie la plus courante, même si la fréquentation est en baisse. Ils sont 66,5 % à y être allés dans les trente derniers jours contre 74,6 % en 2000.
En ce qui concerne les musées, les expositions, les pièces de théâtre…, tout dépend du lieu de résidence.
La fréquentation des discothèques et des manifestations sportives est plus élevée dans les petites villes de province.
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