Avortement : Malgré la contraception, le nombre d’IVG ne baisse pas

Paradoxe : le recours à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) reste aussi fréquent qu’à la fin des années 70 malgré la diffusion massive de la contraception médicale. On compte environ 14 avortements annuels pour 1 000 femmes de 15-49 ans, soit environ 200 000 IVG. « Il ne faudrait pas en déduire que la contraception n’a aucun effet sur le recours à l’IVG », note cependant une étude du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du 8 mars 2005.

Grâce à la contraception, le nombre de grossesses non prévues diminue sensiblement : 46 % en 1975, 36 % quinze ans plus tard et 33 % aujourd’hui. « Mais si l’on considère que l’évolution des conditions d’accès à l’IVG n’a guère eu d’impact sur la demande des femmes, la stabilité des taux d’IVG semble traduire une hausse de la propension à recourir à l’avortement en cas de grossesse non prévue », suggèrent les auteurs. Alors que 41 % des grossesses non désirées se terminaient par une IVG en 1975, c’est le cas de 62 % aujourd’hui, notamment chez les femmes les plus jeunes. Une évolution de l’usage de l’IVG liée, selon le BEH, à l’évolution du statut des femmes : « L’enfant doit aujourd’hui être « programmé » dans un contexte affectif stable et au bon moment de la trajectoire professionnelle des parents. »

Lorsque survient la grossesse non prévue donnant lieu à une IVG, 28 % des femmes n’utilisaient pas de contraception, 22 % une méthode naturelle, 19 % le préservatif et 23 % prenaient la pilule, l’échec étant alors six fois sur dix attribué à un oubli de prise. « Une femme ayant eu recours à l’IVG sur deux avait changé de contraception dans les six mois précédant le rapport ayant conduit à l’IVG, souligne le BEH. Ce qui invite à porter une attention particulière aux phases de transitions contraceptives : début, arrêt, suspension. »