Sida, maladies génétiques : Les éthiciens contre la vente d’autotests en pharmacie

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Publié le 16 avril 2005
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Après avoir été interrogé sur la mise à disposition pour le public d’autotests diagnostiques du sida et de maladies d’origine génétique, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) rappelle que ceux-ci sont soumis à un marquage CE et que des tests VIH, non commercialisés en France, sont disponibles sur Internet. Le CCNE redoute en effet une libre mise en vente des tests pour les raisons suivantes : risques de mauvaise manipulation, difficultés d’interprétation, réactions imprévisibles de patients livrés à eux-mêmes, nécessité d’une prise en charge thérapeutique ou préventive pour ces maladies graves, et enfin conséquences pour l’entourage (contamination ou maladie familiale).

Le CCNE note le « droit des citoyens à accéder à la connaissance d’eux-mêmes et au libre arbitre », mais craint leurs réactions et leurs erreurs. Il souhaite donc un encadrement des patients. L’interprétation de tests génétiques relève à l’évidence de spécialistes.

Alors que les antirétroviraux sont déjà dispensés en officine, l’avis du CCNE est paradoxal : la commercialisation et le remboursement « d’un test rapide effectué dans les locaux d’une association de malades, du planning familial, d’un centre pour toxicomanes, dans le cadre de la médecine du travail ou de la médecine scolaire » sont encouragés. Mais, dans le même temps, le CCNE estime que « la dispensation en pharmacie devrait être découragée »… Sauf, peut-être, propose-t-il, en accompagnant le test d’un opuscule.

Le monopole pharmaceutique sur les réactifs n’est évoqué ni dans la question, ni dans l’avis.

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