L’automatisation vue par les utilisateurs
Dix ans après les premières automatisations, des pharmaciens récemment équipés ont témoigné à Pharmagora. Philippe Lévy, consultant (cabinet Néo Pharma), a rappelé les chiffres clés du marché, d’après une étude menée en janvier 2005 auprès de 455 pharmacies automatisées : 38 % des officines automatisées ont un CA supérieur à 3 MEuro(s), 30 % un CA compris entre 2 et 3MEuro(s), 22 % entre 1,2 et 2 MEuro(s) et 10 % inférieur à 1,2 MEuro(s). Contrairement à une idée reçue, la majorité des officines automatisées n’est pas en centre commercial (29,3 %) mais en ville (53,2 %).
Le premier bénéfice de l’automatisation est le gain de temps au comptoir : 5 à 6 minutes pour la délivrance d’une ordonnance moyenne en manuel contre 1,5 à 2 minutes en milieu automatisé. Philippe Lévy a confirmé que 500 références automatisées représentent 65 % des sorties, 1 000 références, 80 %.
Bernard Roubinet (équipé par Westfalia) a mis en avant la fiabilité de sa machine qui lui a permis de limiter les erreurs de gestion de stock à 0,1 %, un taux identique à celui des répartiteurs. Il annonce, de plus, une progression de CA de 10 % consécutive à l’automatisation. Dominique Ho-Quoc a apprécié la qualité d’accompagnement et de service de son prestataire Meditech. L’automatisation lui a permis de développer un pôle orthopédie grâce à une plus grande disponibilité du personnel. Pour elle, « l’automatisation a été une remise en question salutaire du mode de travail ».
Avec trois années de recul, Cao Thaï Nguyen a apprécié la simplicité et la rapidité de son automate Apotéka. L’absence de chargement automatique n’est pas un handicap selon lui : son équipe range dix caisses de grossiste en moins de 30 minutes. Jean-Michel Deleplace (équipé par Robotek) a misé quant à lui sur « l’économie de mètres carrés indispensable en centre commercial » et sur la fiabilité d’un robot qui n’a été arrêté qu’une heure quarante-cinq en deux ans grâce à l’efficacité des protocoles de gestion de panne mis en place par la société.
Pierre Laurent (équipé par ARX) apprécie la réalisation conjointe et en synergie d’un agencement et d’une automatisation. Il a mesuré la réussite de son projet à un retour sur investissement quasi immédiat lié au non-remplacement de trois préparateurs dont le départ a pu être absorbé par le robot. Une grande disponibilité qui lui permet également d’envoyer son personnel en formation et donc de gagner en performance et en expertise.
Philippe Lévy a en outre rappelé que l’automatisation induit une baisse de 60 % de la démarque inconnue et un gain de temps moyen de deux heures par jour et par employé.
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