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« Je me demande si l’avenir va me donner ce petit confort que j’attends. »
Assistante pendant quatre ans, Christelle Laudrin a franchi le cap de l’installation « pour ne plus avoir de patron ». « Mais, au départ, confie-t-elle, je ne voulais pas m’installer, ça a été une opportunité… En fait, cela s’est fait par hasard. J’exerçais en Ille-et-Vilaine dans une pharmacie de centre commercial. J’ai choisi le Finistère pour m’installer. Je ne me serais jamais installée seule. Je l’ai fait parce que mon mari est préparateur. Travailler en couple me rassure. »
Rassurée mais pas satisfaite. Lorsqu’on lui demande de faire un bilan, Christelle tranche : « Négatif ! Le titre « Jusqu’à ce que mort s’ensuive » dans Le Moniteur d’octobre m’a beaucoup impressionnée. Aujourd’hui je suis très inquiète. Mon problème c’est que je suis très endettée. J’ai pratiquement tout emprunté et je crains que mon chiffre d’affaires chute. Les déremboursements, les modifications des taux de remboursements, les TFR, tout cela est très inquiétant. Je suis profondément déçue et je me demande à quoi servent les syndicats. On ne les entend pas. Ils ne réagissent pas. Je suis jeune et pourtant je suis complètement dégoûtée. Dans notre profession, il n’y a aucune solidarité, contrairement aux médecins… J’ai un prêt sur le dos (80 % à 4,55 %) et ça me tracasse beaucoup. Je ne demande pas à gagner des milles et des cents mais simplement à gagner l’équivalent ou un peu plus de ce que je gagnais en tant qu’assistante, c’est tout ! Je me demande si l’avenir va me donner ce petit confort que j’attends. »
« Je suis un peu découragée ! »
Inquiète mais pas surprise, Christelle Laudrin savait à quoi s’attendre. « Je me faisais une idée assez précise de la fonction de titulaire. Ce qui change évidemment par rapport à l’assistanat, ce sont les responsabilités qui pèsent sur les épaules. » Elle a juste revu son point de vue sur les clients. « Je les regarde plus du côté du porte-monnaie aujourd’hui et je m’aperçois que dès qu’ils doivent y mettre la main, c’est dur ! » Côté fournisseurs, elle découvre qu’« il faut beaucoup réclamer pour avoir quelque chose. Cet aspect commercial de la profession est le moins plaisant ».
Ses craintes mises à part, Christelle Laudrin n’estime pas avoir rencontré de difficultés particulières. « Les cotisations sont très chères, mais je m’y attendais. Prendre un assistant devient hors de prix ! La première année, j’ai cherché dans le coin, mais j’ai eu beaucoup de mal à en trouver. Cette année, ça s’est un peu mieux passé. »
Et si c’était à refaire ? Christelle rétorque du tac au tac : « Aujourd’hui, c’est plutôt non. Je suis un peu découragée ! Je resterais salariée. J’aurais pu choisir aussi le labo ou le milieu hospitalier, mais pas l’industrie. Si c’était à refaire, je crois que je changerais carrément de voie ! Je suis dans une phase négative en ce moment. En plein doute en fait… Pourtant j’ai toujours voulu faire pharmacie. C’est un vieux rêve ! »
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