Une psychologue au secours l’officine

Une ambiance morose consécutive, notamment, à plusieurs changements de direction, des soucis économiques et une absence de manager pendant quelques mois… Les deux pharmaciens qui reprennent une officine d’une quinzaine de salariés dans l’ouest de la France savent qu’ils ont du pain sur la planche. « Plutôt que de vouloir redresser le navire par l’économie pure en mettant l’accent sur le point de vente et le merchandising, nous avons choisi de tout miser sur l’équipe, malmenée par le passé. C’était une priorité », tient à préciser la titulaire, qui préfère garder l’anonymat.

Pour avoir travaillé en dehors de l’officine dans de grosses structures, les cotitulaires sont sensibilisés au rôle clé d’une fonction de ressources humaines dans l’entreprise. Pour autant, les consultants contactés ne sont pas intéressés par une mission dans une TPE. Aurore Blaschek, une psychologue du travail détachée par le cabinet Auria Richesses Humaines de Nantes, va voler au secours de la pharmacie.

Le bien-être comme levier de croissance

Sa mission de deux semaines, réparties sur trois mois, consiste tout d’abord en un audit auprès des salariés. « Il fallait que l’historique puisse être exprimé par l’équipe afin de pouvoir passer à autre chose », arguë la psychologue. Cette première étape débouche sur une analyse des risques psychosociaux et la mise à jour détaillée du document unique, ainsi que l’affirmation des valeurs de l’entreprise (« confiance, respect et solidarité »).

Pas question pourtant d’imposer son diagnostic et ses solutions à l’équipe et aux titulaires. Aurore Blaschek va appuyer sa démarche sur un comité de pilotage composé d’un représentant de chaque métier. Il en résulte une dynamique collective dénommée BEST pour « Bien-Etre et Satisfaction au Travail ».

Résultat ? Aujourd’hui, les salariés ne regardent plus derrière eux mais sont désormais acteurs de leurs conditions de travail. « Je pense réellement qu’il existe maintenant une énergie permettant à l’équipe d’être très créative », constate l’un des titulaires, convaincu que le bien-être au travail est aussi un « levier de croissance et de développement de l’entreprise ». De fait, l’investissement en ressources humaines a permis aux titulaires non seulement de redresser la situation économique, mais aussi de développer l’officine. « L’entreprise va humainement bien », concluent-ils.