Conseiller à un jeune de devenir pharmacien d’officine

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Publié le 1 mars 2014
Par Francois Pouzaud
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Guy Vaganay, Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)

Nous vivons une période difficile et de mutations, il faut donc mettre de côté nos sentiments personnels pour avoir une analyse objective de la pharmacie de demain.

Les discours pessimistes n’incitent pas nos jeunes à faire des études de pharmacie. Pourtant les fondamentaux sont toujours là : avec le vieillissement de la population, l’augmentation des besoins de santé est inéluctable, le monopole sur le médicament est préservé en dépit de quelques brèches, le pharmacien gagne du galon en tant que professionnel de santé à travers les nouvelles missions que lui confie la loi HPST… Il faut rester confiant jusqu’à ce que tout cela se régule. Je suis convaincu de l’attrait du métier et que l’on peut encore bien gagner sa vie en officine.

Sophie Astruc, Saint-Georges-d’Orques (Hérault)

Vu le contexte, j’encouragerais mon fils lycéen à s’orienter vers des études supérieures à l’étranger plutôt que vers pharmacie.

Le métier reste passionnant, avec des cas de comptoir intéressants à traiter. Cependant, les règles administratives instaurées par la Sécurité sociale aliènent notre travail et faussent les relations avec les patients qui estiment que tout leur est dû. Tous les jours, nous sommes malmenés par eux avec l’application de l’accord « tiers payant contre génériques ». Ils ne se rendent pas compte des contraintes qui pèsent sur nos entreprises. Par rapport à d’autres métiers, nous avons à supporter des engagements financiers et des responsabilités énormes. Avec le même capital, j’aurais pu investir dans une autre entreprise sans avoir les mêmes contraintes.

Marie-Claude Vuillermet, Fleurbaix (Pas-de-Calais)

Rien ne milite sur le plan économique pour conseiller à des jeunes de faire pharmacie.

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Un titulaire travaille en moyenne 70 heures par semaine et prend moins de 5 semaines de congé. Sa rémunération rapportée à l’heure travaillée est moindre que celle d’un adjoint. Certains diplômes bac + 6 dans l’administration sont mieux payés que les pharmaciens. Notre métier est parasité par la paperasserie et malmené par tout le monde (les pouvoirs publics, les médias…). Les bénéfices sont réinvestis dans l’entreprise sans qu’on soit certain de les retrouver en revendant. Et pour finir, la retraite n’est pas énorme, sauf à cotiser dans la classe de capitalisation la plus élevée de la CAVP.