Philippe Lailler En ligne pour le suffrage

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Publié le 15 mars 2014
Par Marie Luginsland
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La campagne officielle des municipales a pris son envol le 10 mars. Pionnier de la vente en ligne et titulaire de la Pharmacie de la Grâce de Dieu, à Caen, Philippe Lailler se présente à nouveau dans la capitale de Basse-Normandie, deuxième sur la liste « Caen de toutes nos forces » (union UDI/Modem).

Faut-il encore présenter Philippe Lailler, tant l’audace et la ténacité du cyberpharmacien controversé ont percé la toile médiatique il y a tout juste un an ? L’omniprésence de ce pionnier de la vente en ligne de médicaments, qui lui a valu un blâme par la chambre de discipline ordinale (il avait établi devant les caméras des comparaisons entre ses prix et ceux de ses concurrents), ressurgit aujourd’hui sur un autre terrain : celui de la politique. Après un bref intermède – six années en tant que conseiller municipal « discret », comme s’en souvient l’ancien maire Jean-Marie Girault et vice-président de la communauté d’agglomération Caen la Mer de 2004 à 2008 –, le pharmacien reprend le chemin de la scène locale. Cette fois, c’est en second de la candidate UDI, Sonia de la Provôté, que le président du Modem du Calvados mène la liste d’opposition au maire PS sortant Philippe Duron.

La décision de cet engagement, le pharmacien dit l’avoir mûrie au comptoir de son officine, située dans une zone populaire de Caen. « Je suis ancré dans ce quartier d’HLM, mon père détenait déjà cette officine. Le métier de pharmacien nous rapproche de la vie des gens. Nous ne pouvons ignorer les difficultés que rencontrent ces familles. C’est pour cela que je suis entré en politique lorsque l’on m’a sollicité », confie le titulaire, qui affirme vouloir mettre la santé à la portée de tous par une politique de prix bas.

« Il est très présent dans son officine, il va saluer les patients dont il est proche », confirme Virginie Apéry-Chauvin, l’un des avocats qui l’a défendu dans le dossier de son e-pharmacie en novembre 2012. L’affaire aura eu pour bénéfice de tourner les projecteurs vers la Grâce de Dieu, un quartier d’immeubles des années 60 bâti à la périphérie de Caen. « Comme les jeunes du quartier, je dis que je suis de la GDD. D’ailleurs, mon site Internet comme mon officine porte ce nom. J’ai rendu leur fierté aux habitants en quelque sorte. » Ces vies professionnelles et politiques entremêlées sont « des histoires caennaises », comme l’évoque Sonia de la Provôté. « Nous avons tous les deux une approche très humaine de la politique », affirme ce médecin du travail, qui dit aussi de Philippe Lailler qu’il est un grand travailleur doué d’un sens de l’engagement.

Une réussite jalousée et controversée

Ses détracteurs eux-mêmes lui reconnaissent une grande intelligence. Car Philippe Lailler ne s’est pas fait des ennemis qu’en politique. Les pharmaciens de la région ne lui pardonnent pas le battage médiatique qu’il a suscité autour de son officine via son site Internet. Les allusions foisonnent en Basse-Normandie sur l’inclusion de son officine en zone franche en 2004 et sur le marché des maisons de retraite qu’il a remporté à plus de cent kilomètres à la ronde. Des rumeurs vont même jusqu’à voir certaines collusions avec la grande distribution par la parenté de son épouse, née Verfaillie, avec Michel-Edouard Leclerc !

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Avec ce goût du risque et d’une certaine provocation qui le caractérise, Philippe Lailler poursuit sa route. Imperturbable, il décoche quelques flèches à son adversaire, l’actuel maire de Caen, « cumulard » impliqué dans l’affaire Dexia, et répond aux attaques. Avec parfois la dérision pour principale arme. Celui qui s’est retrouvé à nouveau devant la chambre disciplinaire le 27 février, suite à la plainte de 150 confrères, avait protesté symboliquement à la suite de son blâme. Sur sa vitrine, il avait obstrué son nom d’un Scotch blanc. Puis s’était recouvert le visage du masque blanc de la bande dessinée V pour Vendetta, reprise par Anonymous. Mais s’il récupère les symboles du cyber-collectif contestataire, le pharmacien caennais n’a rien d’un agit-prop. Quoique…

Ses dates clés

1993 Succède à son père à la tête de l’officine de la Grâce de Dieu (Caen).

2004 Elu conseiller municipal et président de la communauté d’agglomération Caen la Mer.

2012 Mise en ligne de son site Pharma-GDD.com

2013 Premier blâme (Philippe Lailler dépose un recours).

2014 Nouvelle comparution devant la chambre disciplinaire.