Vers un afflux d’ordonnances de baclofène ?

Réservé aux abonnés
Publié le 22 mars 2014 | modifié le 25 juillet 2025
Par Emilie Bollinger
Mettre en favori

Après l’avis positif de la CNIL, l’ANSM a accordé vendredi dernier une « recommandation temporaire d’utilisation » (RTU) au baclofène dans le traitement de la dépendance à l’alcool. Depuis 2008, ce sont 50 000 patients à qui ce myorelaxant d’action centrale a été prescrit hors AMM, dont 22 000 en 2012, selon les données de la CNAMTS. « Le nombre de patients traités va très probablement connaître un nouveau bond conséquent, prédit Bernard Granger, psychiatre à l’hôpital Cochin (Paris) et fervent défenseur de l’usage de cette molécule. Pour le médecin, la prescription est désormais beaucoup plus sécurisée, notamment du point de vue de sa responsabilité. Mais, de toute façon, aucun praticien n’a jamais été attaqué pour avoir prescrit du baclofène ».

Deux essais cliniques multicentriques sont toujours en cours en France mais, dans « l’attente de leurs résultats, et après analyse des données actuellement disponibles », l’ANSM « a considéré que le rapport bénéfice/risque de ce médicament pouvait être présumé favorable sous certaines conditions ». C’est pourquoi il est également demandé aux médecins de transmettre leurs données de prescription via le porteur spécifique www.rtubaclofene.org. Dernier enjeu de cette RTU : la possibilité du remboursement. « La RTU n’implique pas automatiquement le remboursement de la molécule, mais c’est dans la philosophie du dispositif », estime Bernard Granger, qui pointe l’hétérogénéité des pratiques actuelles. « Aujourd’hui, c’est l’anarchie, certains patients sont remboursés et d’autres non, le rôle du pharmacien doit être de faciliter les choses » plaide-t-il. Le remboursement est également réclamé par les médecins de la Fédération Addictions, du Réseau Addictions Baclofène et de MG Addictions. Satisfaits de la RTU, ces derniers souhaitent néanmoins que les conditions de prescriptions soient encore assouplies.

Publicité