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L’allaitement
EN PRATIQUE : LA MISE EN ROUTE
AU COMPTOIR : « Je crois que je n’ai pas assez de lait »
« Cela fait quinze jours que j’allaite et Arthur pleure beaucoup, parfois même peu de temps après la tétée. Le pire, c’est la nuit ! J’essaie de respecter un intervalle de 3 heures entre les repas, mais c’est dur. Il a tout le temps faim ! Je ne dois pas avoir assez de lait. Puis-je lui donner un biberon de complément ? »
Votre réponse
« Si vous voulez poursuivre votre allaitement, je ne vous le conseille pas. S’il pleure, ce n’est pas forcément parce qu’il a faim. Les bébés ont avant tout besoin d’être rassurés. Ne culpabilisez pas à lui donner le sein douze fois par jour s’il le faut. Plus il va téter, plus vous produirez de lait. Ensuite, comme la plupart des bébés, Arthur va finir par trouver son rythme de croisière au bout de 4 à 6 semaines. »
Les clés d’une mise en route réussie
Chaque situation est unique et c’est au couple mère-enfant de trouver son équilibre. Les premières semaines correspondent à une période d’ajustement, bébé va dicter son rythme et ses besoins pour arriver en moyenne à 5 à 7 tétées au cours du 2e mois.
L’allaitement maternel n’obéit pas à des règles universelles mais repose sur des principes généraux de bon sens.
Ne pas compter les tétées
La lactation est régulée selon le principe de l’offre et de la demande. Plus le bébé tête, plus la production de lait augmente, et vice versa. En tétant selon ses besoins, le bébé va déclencher la production d’une quantité de lait qui lui est adaptée. Ainsi, il n’y a pas de normes. Certains nourrissons peuvent téter douze fois par jour au début pendant que d’autres se calent à quatre repas. De même, les capacités de stockage du lait varient d’une femme à l’autre. Les mères qui ont de faibles stocks sont amenées à multiplier les tétées.
Oublier les horaires stricts
La règle des six repas par jour espacés de 3 heures repose de longue date sur le meilleur confort des soignants dans les maternités occidentales.
Le lait maternel se digère plus vite que le lait de vache et la plupart des nourrissons ont besoin de téter d’avantage que les six à sept fois préconisées au début, ne serait-ce que pour le plaisir et la tendresse. De même, il n’y a pas de durée de tétée idéale. Elle doit avant tout convenir à l’enfant. Certains sont rassasiés en 5 minutes, d’autres demandent 20 à 30 minutes. Evidemment, il ne faut pas pour autant tomber dans le piège du « sein-tétine ». Ainsi, il faut surveiller que le bébé déglutit bien (signe qu’il boit vraiment).
Adopter la bonne position
Pour un écoulement du lait optimal, la maman ne doit pas être crispée et le bébé doit prendre la totalité du mamelon dans sa bouche et surtout une grande partie de l’aréole, pour que la succion soit efficace et éviter le risque de crevasse.
Eviter tout complément
Le lait maternel suffit à combler les besoins du nourrisson les six premiers mois. Aucun biberon d’eau n’est nécessaire. Un enfant nourri à la demande et qui tête efficacement n’a pas besoin de complément de lait maternisé. Le risque étant de diminuer sa faim et donc de diminuer la production de lait maternel. La complémentation par des biberons relève d’une décision médicale (insuffisance réelle de lait maternel, traitement incompatible avec l’allaitement…).
Insuffisance de lait : un mythe
A peine 5 % des plaintes d’insuffisance de lactation sont d’origine physiologique : hypoplasie mammaire, chirurgie mammaire (en particulier réduction), hypothyroïdie et stress.
Combattre les idées reçues
« Mon lait n’est pas assez nutritif. » Le lait est toujours nourrissant. Sa composition évolue au fil de la tétée : d’abord léger pour désaltérer, puis plus gras pour rassasier. Les mères qui ont de faibles réserves de graisses « fabriquent » un lait moins calorique. Mais leur production est plus importante.
« Plus je bois, plus je produis du lait. » Rien ne prouve que la prise de grandes quantités de liquide favorise la sécrétion de lait. De même, les apports nutritionnels n’ont pas de rapport avec la production lactée. La mère doit boire et manger selon ses besoins et privilégier une nourriture équilibrée.
« Bébé pleure parce qu’il a faim. » Un bébé qui se réveille et qui pleure cherche avant tout une présence humaine. Les pleurs peuvent être fréquents les 6 premières semaines à n’importe quelle heure du jour et de la nuit car l’enfant n’a pas encore calqué ses phases de sommeil sur les périodes sombres.
« Bébé réclame sans arrêt parce qu’il est en poussée de croissance. » Vers l’âge de 3 ou 6 semaines puis à 3 mois, les crises de pleurs peuvent devenir plus rapprochées et survenir tout de suite après la tétée. Ces étapes difficiles, appelées à tort « poussées de croissance », sont probablement des périodes où l’enfant a particulièrement besoin de sécurité et de proximité physique. Il ne réclame pas forcément du lait mais un réconfort.
Vos conseils
Les premières semaines, mettre l’enfant au sein lorsqu’il réclame en surveillant qu’il tête correctement.
Proposer de préférence les deux seins à chaque tétée.
Veiller à la bonne position du bébé durant les tétées : ventre contre ventre, la tête et le corps du bébé doivent être alignés dans le même axe.
Surveiller les urines : les couches doivent être mouillées au moins six fois par jour.
Se reposer entre chaque tétée et éviter le stress.
Si le bébé n’a pas assez de force pour téter ou si les mamelons sont rentrés, utiliser un tire-lait (voir page 6).
S’inquiéter uniquement si l’enfant urine rarement, s’il perd du poids ou si sa courbe pondérale stagne.
Les questions des jeunes mères
Quelle est la durée idéale de l’allaitement ?
L’Organisation mondiale de la santé et l’ANAES recommandent un allaitement exclusif les six premiers mois. En pratique, la maman décide selon ses envies et sa situation (travail, famille).
Comment savoir si mon bébé prend assez de lait ?
Si son oreille et sa tempe bougent bien et s’il déglutit régulièrement pendant les tétées, c’est le signe d’une succion efficace. Vérifier également que le bébé urine au moins 6 fois par jour. Il n’est pas utile de le peser après les tétées, cela génère un stress inutile. En moyenne, le bébé prend 200 g par semaine durant les trois premiers mois. Au troisième mois, on observe souvent une stagnation pondérale chez le bébé allaité qui n’a rien d’alarmant.
Dois-je donner un sein ou les deux à chaque fois ?
Dans l’idéal, on fait téter sur un sein jusqu’à ce qu’il soit vidé, puis on propose l’autre. La stimulation des deux seins est importante en début d’allaitement. Ensuite, le bébé peut téter un sein en alternance à chaque tétée.
Mon bébé a les selles molles, est-ce une gastro ?
Absolument pas. Le lait maternel donne normalement des selles très molles de couleur jaune d’or ou verte. Leur fréquence (3 à 6 par jour le premier mois) peut diminuer ensuite, parfois jusqu’à une selle par semaine. Preuve que l’absorption du lait est optimale et que les intestins ne contiennent pas de résidus.
POUR APPROFONDIR : Les mécanismes de la lactation
Les modifications de la glande mammaire
Au cours de chaque grossesse, les canaux lactifères (abouchés à la peau par des pores au niveau de l’aréole) se ramifient et présentent des lobes aux extrémités des canalicules. Chaque lobe renferme des lobules constitués de 10 à 100 alvéoles. Ces alvéoles ou acini (3 000 à 100 000 par sein) représentent les unités sécrétoires.
La fabrication du colostrum (lactogenèse de type 1)
Sous l’influence de la prolactine, les cellules lactifères des alvéoles deviennent matures et le premier lait, ou colostrum, est fabriqué dès la seconde moitié de la grossesse. De couleur jaune orangé et de consistance épaisse, il est secrété les deux premiers jours après l’accouchement (20 à 30 ml le premier jour, 60 ml le deuxième jour). Il a la particularité de contenir des éléments provenant de la circulation sanguine de la mère, car les cellules sécrétoires des alvéoles sont en contact avec les vaisseaux maternels, ce qui ne sera plus le cas par la suite. Le colostrum est particulièrement riche en globules blancs et immunoglobulines, impliqués dans les défenses infectieuses. Il contient également des sels minéraux.
La lactogenèse de type 2
Après l’expulsion placentaire, le taux sanguin de progestérone s’effondre, ce qui entraîne la libération de prolactine par l’hypophyse. D’où la montée de lait entre le 3e et le 5e jour chez toutes les mamans, allaitant ou non. Parallèlement, les jonctions entre les cellules sécrétrices et les vaisseaux sanguins se ferment. Le lait, produit uniquement par le tissu glandulaire, change de composition. Sa production atteint 600 ml par jour en cinq jours. L’entretien de la lactation est assuré par les tétées. Les mouvements de succion stimulent les terminaisons nerveuses de l’aréole et du mamelon et déclenchent :
-un pic immédiat d’ocytocine, hormone favorisant l’éjection du lait en déclenchant la contraction des cellules myoépithéliales dans les alvéoles. A noter que l’ocytocine est aussi responsable des contractions de l’utérus en faveur du retour à la tonicité du ventre, mais également de douleurs au début de l’allaitement ;
-un pic de prolactine 20 minutes après la tétée, persistant près de 2 heures. La prolactine active la synthèse des constituants du lait.
EN PRATIQUE : LES INCIDENTS DE PARCOURS
AU COMPTOIR: « J’ai des crevasses sur le sein droit »
« J’allaite ma fille depuis une semaine et j’ai déjà des crevasses sur le sein droit. C’est franchement douloureux, à tel point que je n’ai allaité que d’un seul côté ce matin. Je n’ose rien appliquer sur le mamelon de peur que Nina s’intoxique. Puis-je mettre de la vaseline ? »
Votre réponse
« Non, car la vaseline est une graisse dérivée du pétrole et non digestible par le bébé. Mieux vaut utiliser des soins à la lanoline, mais uniquement si elle purifiée pour ne pas être allergisante. Si votre crevasse est importante, je vous conseille d’appliquer une compresse hydrocolloïde pour activer la cicatrisation. Mais, surtout, poursuivez l’allaitement des deux seins, sinon vous risquez l’engorgement du côté de la crevasse. Pour diminuer la douleur, utilisez un protège-mamelon. »
Les érosions et les crevasses
Les lésions du mamelon apparaissent le plus souvent les premières semaines, voire les premiers jours de l’allaitement. Puis la peau devient moins sensible aux agressions car le derme se renforce (augmentation de la synthèse des fibres conjonctives et élastiques).
-#gt; Les érosions siègent sur le bout du mamelon.
-#gt; Les crevasses (en forme de croissant) se situent à la jonction du mamelon et de l’aréole, au niveau de la partie étirée par la gencive supérieure du nourrisson. La douleur est vive en début de tétée puis diminue. Après l’accouchement, les mamelons peuvent être douloureux et hypersensibles sans présenter de lésions. Cette réaction est liée à la chute de progestérone et à l’imprégnation par la prolactine.
Les causes
Elles sont d’origine traumatique neuf fois sur dix.
-#gt; La mauvaise position du bébé : si l’enfant n’est pas bien face au sein, s’il doit tourner la tête pour le prendre ou s’il ne prend pas bien le mamelon et l’aréole, il exerce des étirements trop importants. Parfois, un frein de langue trop court gêne la bonne position.
-#gt; L’éjection retardée du lait : le bébé affamé va avoir tendance à sucer très fortement en début de tétée, d’où des frottements de langue importants sur le mamelon.
-#gt; Les gestes inadaptés : l’appui sur le sein pour dégager le nez du bébé étire les tissus cutanés vers l’arrière.
Le traitement
Il est essentiel de commencer par corriger la position d’allaitement si nécessaire.
-#gt; Les soins de la crevasse
– Laver les seins une fois par jour avec un syndet.
– Utiliser un soin hydratant et cicatrisant après les tétées : lanoline purifiée (crème Purelan, Lansinoh, Prelan…), solution Oligoderm, crème Castor equi (Boiron).
– En cas de crevasse importante, utiliser des compresses hydrocolloïdes (Urgomed…).
-#gt; Vos conseils
– Passer les seins sous l’eau chaude avant les tétées pour favoriser l’écoulement.
– Eviter le stress pendant la tétée car il retarde le pic d’ocytocine et l’éjection du lait, amenant le bébé à téter plus fort et à augmenter la douleur.
– Utiliser un protège-mamelon en silicone au moins en début de tétée si la douleur est très intense.
– Commencer par le sein le moins douloureux pour bien déclencher l’éjection.
– Porter des coquilles d’allaitement entre les tétées pour éviter tout frottement et macération de la crevasse.
– En fin de tétée, pour que le bébé lâche prise sans pincer le mamelon, glisser le petit doigt dans sa bouche pour rompre l’effet ventouse.
– Consulter en cas de signes infectieux (écoulements purulents).
L’engorgement
Le risque d’engorgement est très élevé le premier mois en raison de la congestion vasculaire d’origine hormonale et de l’augmentation de la production lactée. L’engorgement pathologique est différent de la congestion mammaire physiologique survenant lors de la montée de lait, les seins étant soumis à un apport vasculaire important (débit sanguin triplé) pour assurer l’apport des nutriments nécessaires à la fabrication du lait. Les signes d’un engorgement associent la tension des seins (durs, chauds et plus ou moins rouges), des douleurs mammaires importantes et une température à 38 °C.
Les causes
– L’espacement des tétées : la production peut alors être supérieure à la demande, après une longue nuit inhabituelle par exemple.
– L’arrêt brutal de l’allaitement : le lait s’accumule dans les alvéoles.
– Le stress de la mère peut inhiber le déclenchement d’ocytocine et donc l’éjection de lait qui s’ensuit.
Le traitement
-#gt; Mesures thérapeutiques
– Faire couler le lait. Le bébé doit être mis au sein aussi souvent que possible. La mère peut aussi tirer son lait manuellement ou avec un tire-lait. Si l’allaitement est stoppé, il ne faut pas vider le sein complètement sous peine d’augmenter la production lactée, mais tirer un peu toutes les heures.
– L’application d’un gant froid, d’une poche de glace ou d’un coussin réfrigérant entre les tétées diminue la congestion mammaire.
– On peut conseiller des anti-inflammatoires par voie générale : ibuprofène, diclofénac (voir page 10)…
-#gt; Vos conseils
– Proposer des techniques pouvant relaxer la mère et rétablir un bon réflexe ocytocique (sophrologie, yoga, douches tièdes…).
– Bannir la restriction hydrique, les diurétiques ou le bandage des seins.
– Prévenir les récidives en évitant de casser le rythme des tétées et en massant les seins avant chaque tétée.
POUR APPROFONDIR : L’allaitement doit être poursuivi en cas de mastite
Les signes
La mastite (autrefois appelée lymphangite) est une inflammation du réseau lymphatique faisant suite à un engorgement ou à un canal lactifère bouché. Les symptômes, d’intensité importante, associent :
– un gonflement des seins avec rougeur localisée ou traînée rouge,
– une douleur vive au niveau du sein,
– une fièvre à 39-40 °C et un syndrome pseudo-grippal (frissons, fatigue…).
Le traitement
L’allaitement peut et doit être poursuivi, avec des tétées fréquentes au niveau du sein atteint pour assurer un drainage. Les tétées sont douloureuses au début mais apportent vite un soulagement. Conseiller le repos au lit et la prise d’anti-inflammatoires par voie orale (ibuprofène, diclofénac, kétoprofène).
Les complications infectieuses
Une mastite inflammatoire qui persiste plus de 48 heures ou avec des signes graves d’emblée évoque une infection, la plupart du temps causée par le staphylocoque doré. Un prélèvement de lait est alors réalisé et une antibiothérapie (Bristopen, Rovamycine, Pyostacine…) est instaurée durant dix à quinze jours. L’allaitement peut être poursuivi (le lait contient des germes mais aussi de nombreux anticorps) des deux côtés, sauf infection sévère ou abcès. Ces deux dernières situations permettent l’allaitement avec le sein non touché, un drainage manuel ou avec un tire-lait peut s’envisager du côté infecté. En cas d’abcès, l’évacuation de pus demande une intervention chirurgicale.
EN PRATIQUE : LES TIRE-LAIT
AU COMPTOIR : « Je voudrais louer un tire-lait »
« J’ai besoin de louer un tire-lait car mon bébé de 3 semaines a été hospitalisé en urgence pour une gastro et je souhaite continuer à l’allaiter. Quel tire-lait me conseillez-vous ? Est-ce que ça marche vraiment ? Cela me stresse car je ne voudrais pas arrêter l’allaitement si tôt. »
Votre réponse
« La différence entre les tire-lait électriques en location se joue au niveau de la force d’aspiration et du rythme de pompage. Les modèles tout automatiques sont simples d’utilisation alors que les appareils réglables offrent la possibilité d’un confort personnalisé. Côté efficacité, sachez que l’on n’arrive pas forcément à bien tirer son lait la première fois. Il faut s’adapter à la machine ! Et le meilleur moyen consiste à se détendre pour favoriser l’éjection du lait. »
Quand utiliser un tire-lait ?
Le tire-lait stimule les récepteurs de l’aréole et crée une dépression marquée par un rythme essayant de reproduire une tétée physiologique : 40 à 60 succions par minute avec une dépression de 150 à 200 mmHg. Certains tire-lait comportent une première phase accélérée qui mime la cadence plus rapide du bébé en début de tétée pour favoriser l’éjection du lait. La sensibilité de chaque mère est différente, il n’y a pas de rythme ni de pression idéale, d’où l’intérêt des réglages.
Le tire-lait s’utilise dans différentes situations.
-#gt; Chaque fois qu’une mère qui allaite est séparée de son bébé de façon occasionnelle ou non (hospitalisation, prématuré…).
-#gt; Constitution de réserves : reprise du travail, travail à temps partiel. Le pompage du lait permet de prolonger l’allaitement maternel.
-#gt; Correction des troubles de la lactation : faible production, engorgement, mamelons ombiliqués…
-#gt; Alternative au massage alvéolaire pour favoriser l’éjection du lait avant une tétée.
-#gt; Arrêt brutal ou temporaire de l’allaitement : traitement médicamenteux toxique pour le bébé par exemple.
Tire-lait manuel ou électrique ?
La réponse dépend de la fréquence et de la durée d’utilisation du tire-lait.
Les tire-lait manuels
Pour des usages ponctuels.
-#gt; Leurs avantages : prix accessible (achat uniquement), transport facile, rythme et force d’aspiration commandés par la mère.
-#gt; Leurs inconvénients : ils ne conviennent pas pour de grandes quantités, système fatigant sur le long terme, parfois peu efficace pour les mères qui débutent ou qui ont une éjection retardée.
Les mini tire-lait électriques
Pour celles qui tirent régulièrement leur lait.
-#gt; Leurs avantages : compacts, transport facile, sur pile et secteur, bonne efficacité de pompage.
-#gt; Leurs inconvénients : prix onéreux (achat uniquement).
Les tire-lait électriques en location
Destinés à un usage quotidien sur le long terme.
-#gt; Leurs avantages : location remboursée à la LPPR, extraction rapide.
-#gt; Leurs inconvénients : encombrants, bruyants en général, anciens modèles imposants…
Comment tirer son lait ?
Pour une hygiène rigoureuse, il est important de bien se laver les mains avant d’utiliser un tire-lait.
-#gt; Se détendre avant tout, car la technique peut paraître difficile. Cette situation stressante peut retarder ou inhiber la libération d’ocytocine et l’éjection du lait. Conseiller de placer une photo ou un vêtement du bébé près de la mère les premières fois.
-#gt; Privilégie le confort : tirer son lait ne doit pas engendrer de douleur et donc l’aspiration ne doit pas être trop forte. La mère doit s’asseoir confortablement et la téterelle doit être bien adaptée à la taille du mamelon, effectuant un va-et-vient sans frotter.
– Avec un tire-lait manuel : débuter par des pressions courtes et rapides et passer à un rythme plus lent une fois l’éjection du lait initiée.
– Avec un tire-lait électrique : si la force d’aspiration peut se régler, débuter au niveau le plus faible et augmenter jusqu’à efficacité et confort maximaux.
-#gt; Au bon moment : essayer d’imiter le rythme des tétées de l’enfant. Si la mère s’absente, le bon moment pour tirer le lait est celui où l’enfant aurait tété. Si le bébé est hospitalisé, on conseille de tirer le lait toutes les 3 à 4 heures.
-#gt; A chacune son rythme : le temps d’extraction varie d’une mère à l’autre, en fonction de la production de lait et de son approche vis-à-vis du tire-lait. Compter en moyenne 20 minutes avec un système de pompage unique (un seul sein à la fois). Selon la production de lait, la mère peut procéder au tirage d’un seul sein ou des deux, l’un après l’autre.
Entretien du matériel
Toutes les pièces en contact avec le lait doivent être soigneusement lavées à l’eau et au liquide vaisselle (ou au lave-vaisselle à 65 °C) après chaque utilisation. Sécher à l’air libre (l’utilisation d’un torchon est proscrite). Juste avant, il est conseillé de mettre la téterelle et le flacon de recueil dans de l’eau à ébullition. Attention à ne pas les rincer sous l’eau du robinet pour les refroidir !
L’AFSSA ne recommande pas les systèmes chimiques de stérilisation à froid.
POUR APPROFONDIR : Consultants en lactation et lactariums
Consultants en lactation
Il existe en France des consultants en lactation pouvant aider en cas de mise en route difficile de l’allaitement, d’utilisation d’un tire-lait, de crevasses… (1) Leur formation (200 heures en tout) est certifiée par un diplôme IBLCE (International Board of Lactation Consultant Examiners). Les consultations s’effectuent dans des structures hospitalières mais aussi au domicile des mamans quand l’exercice est libéral. Le passage à domicile d’une sage-femme libérale consultante en lactation est pris en charge à 100 % dans le cadre des suites de couches et ne nécessite pas de prescription.
Les lactariums
Il en existe dix-neuf en France (2).
Leurs objectifs
Les lactariums sont des centres de collecte, d’analyse, de traitement et de distribution du lait maternel. Le don de lait est entièrement bénévole. Le lait de femme collecté est délivré sur prescription médicale, en priorité aux enfants prématurés et aux nourrissons souffrant de pathologies diverses : troubles gastroentérologiques, insuffisance rénale sévère… Le prix de vente du lait collecté est fixé par arrêté ministériel.
Qui peut donner son lait ?
Toute femme qui allaite peut théoriquement donner son lait, à condition d’habiter dans une région couverte par la collecte du lactarium. Lorsqu’elle est volontaire, elle contacte le lactarium le plus proche qui effectue certains contrôles préalables :
– une sérologie HIV, hépatites B et C, HTLV qui sera renouvelée tous les trois mois pendant la durée du don de lait ;
– un entretien individuel ;
– un questionnaire médical destiné au médecin qui a suivi la grossesse.
Le don en pratique
Le lactarium fournit gratuitement tout le matériel nécessaire (tire-lait, biberons…). Le matériel de recueil doit être lavé et stérilisé avant chaque utilisation.
Le lait tiré est placé au congélateur, le lactarium venant le collecter régulièrement. Après contrôle bactériologique et immunologique, le lait est ensuite pasteurisé puis congelé ou lyophilisé.
(1) http://www.consultants-lactation.org.
(2) Contacter l’Institut de puériculture et de périnatalogie de Paris au 01 40 44 39 14 ou par boîte e-mail ipp-lactarium@wanadoo.fr.
EN PRATIQUE : MÉDICAMENTS ET ALLAITEMENT
AU COMPTOIR : « J’ai des maux de tête »
« J’ai actuellement très mal à la tête mais je n’ose prendre aucun médicament car j’ai peur qu’il soit nocif pour mon bébé que j’allaite depuis un mois. »
Votre réponse
« Le paracétamol n’est pas toxique pour votre enfant. C’est d’ailleurs un médicament que l’on donne aux bébés à une dose bien supérieure à celle qui passe dans le lait. »
Choix d’un médicament
Les contre-indications formelles sont rares mais il faut respecter certaines règles.
-#gt; Privilégier les médicaments à demi-vie courte, à forte liaison aux protéines plasmatiques et à faible biodisponibilité.
-#gt; Eviter les formes retard ou celles à libération prolongée.
-#gt; Préférer la voie d’administration locale ou inhalée, mais attention aux produits appliqués sur le sein qui sont ingérés par le bébé !
-#gt; Ne pas avoir de crainte si le médicament est utilisé en pédiatrie.
-#gt; Conseiller un horaire de prise juste après la tétée.
Votre conseil
-#gt; Antalgiques : paracétamol, ibuprofène.
-#gt; Laxatifs : mucilages.
-#gt; Antidiarrhéiques : argile, charbon, lopéramide (ponctuellement).
Médicaments et sécrétion lactée
Réduction de la production lactée
-#gt; Les dérivés de l’ergot de seigle dont la bromocriptine (Parlodel) : inhibition de la libération de prolactine.
-#gt; La pilule oestroprogestative qui perturbe la lactogenèse de type 2.
Augmentation de la production lactée
Elle est induite par les antagonistes dopaminergiques : métoclopramide (Primpéran) et dompéridone (Motilium).
Même si leur toxicité est très faible et qu’ils peuvent être utilisés en pédiatrie, les antagonistes dopaminergiques ne sont pas indiqués pour stimuler la lactation en cours d’allaitement.
Allaitement et contraception
L’allaitement exclusif durant les six premiers mois est une méthode de contraception naturelle (taux de grossesse inférieur à 2 %), sous certaines conditions.
-#gt; Pas d’intervalle de plus de 6 heures entre les tétées, même la nuit.
-#gt; Persistance d’une aménorrhée.
-#gt; Respecter au moins six tétées longues ou dix tétées courtes chaque jour pour stimuler l’aréole pendant au moins 60 minutes.
Ces conditions étant rarement respectées longtemps, une contraception doit être envisagée.
-#gt; Préservatifs pour une utilisation ponctuelle.
-#gt; Dispositif intra-utérin dès la 4e semaine du post-partum.
-#gt; Pilule microprogestative, progestérone retard en intramusculaire ou implant progestatif à partir de la 4e semaine du post-partum.
POUR APPROFONDIR – L’AVIS DU SPÉCIALISTE : « Ne pas mettre l’allaitement en péril »
Christine Damase, pharmacologue, responsable du centre de pharmacovigilance de Toulouse (unité « Médicaments, grossesse et allaitement »)
L’allaitement figure souvent parmi les précautions d’emploi des médicaments. Existe-t-il un risque pour le nourrisson ?
Non, car les recommandations sur l’allaitement ne sont pas en adéquation avec des études cliniques. La plupart de temps, il s’agit d’une décision du laboratoire qui opte pour le principe de précaution maximal. Et il serait dommage de mettre en péril l’allaitement juste au vu des données du Vidal.
Comment faire la part des choses ?
Mieux vaut contacter le centre régional de pharmacovigilance. La poursuite ou non de l’allaitement s’étudie au cas par cas, en fonction de la durée du traitement, de la posologie ou de l’âge du bébé… Il faut aussi évaluer l’absorption digestive (des molécules faiblement absorbées comme l’héparine ou les anesthésiques locaux ne présentent pas de risques). Attention surtout de ne pas extrapoler avec les données de la grossesse, le passage transplacentaire étant différent du passage dans le compartiment lacté !
EN PRATIQUE : LE SEVRAGE
AU COMPTOIR : « Je reprends le travail dans deux semaines »
« Je reprends bientôt le travail et je vais commencer à sevrer Léo qui a deux mois et demi. Mon pédiatre m’a prescrit un lait HA car il y a des antécédents d’allergie dans la famille. Est-ce vraiment utile ? J’espère que ce lait a le même goût. J’ai peur que Léo ne l’accepte pas. »
Votre réponse
« Aucun lait artificiel n’aura le même goût que votre lait, dont la saveur est liée à votre alimentation. Le lait HA, qui n’a pas de goût particulier, contient des protéines partiellement hydrolysées, c’est-à-dire prédigérées, pour minimiser les allergies. Et si vous êtes stressée lors du sevrage, votre bébé le sera aussi ! »
En pratique
En France, où le congé pour allaitement n’existe pas (sauf convention collective particulière), le sevrage a souvent lieu à la reprise du travail.
Quand débuter ?
Le sevrage se fait en deux ou trois semaines. Il faut supprimer les tétées une à une progressivement pour éviter une congestion mammaire.
A quel rythme ?
On conseille de supprimer d’abord la tétée de fin d’après-midi où la production lactée est moindre. Une fois le bébé habitué au biberon (de 3 à 5 jours), on remplace une seconde tétée pour alterner lait maternel et lait artificiel (la seconde tétée du matin par exemple). Puis, par palier de 4 à 5 jours, une tétée supplémentaire laisse la place au biberon.
Comment mettre en place un allaitement mixte ?
L’idéal est de conserver la première tétée du matin et la dernière avant le coucher. Mais pour entretenir la production lactée, la mère peut tirer son lait à intervalles réguliers chaque jour et doit mettre le bébé au sein le plus souvent possible lorsqu’elle ne travaille pas.
Le Code du travail permet de disposer chaque jour travaillé d’une heure (non rémunérée, sauf accord particulier) pour allaiter son enfant de moins de un an. Cette heure légale peut être utilisée pour tirer son lait et pour le conserver si les conditions le permettent.
Quel lait en relais de l’allaitement ?
Si le bébé n’a pas de problème, il est possible de donner un lait classique 1er ou 2e âge. Mais il existe des préparations particulières pour bébés allaités.
Les laits à protéines adaptées
Leur profil protéique est plus proche du lait maternel que celui des préparations classiques. Ils contiennent moins de caséine et plus de protéines solubles que le lait de vache. Ils conviennent au système digestif du nourrisson et limiteraient le risque d’obésité ( Nidal Novaia, Guigoz Evolia…). Certains sont enrichis en acides gras essentiels (Enfamil Premium) pour favoriser le développement du système nerveux, d’autres contiennent des bactéries lactiques (Gallia Calisma) ou des prébiotiques pour renforcer les défenses naturelles.
Les laits HA
Leurs protéines ont été partiellement fractionnées pour les rendre moins allergisantes (pour les nourrissons dont un parent proche est ou a été allergique).
POUR APPROFONDIR : Les bénéfices de l’allaitement maternel
Sur la santé de l’enfant :
-#gt; Amélioration modeste du développement cognitif.
-#gt; Prévention des diarrhées infectieuses : effet corrélé avec la durée de l’allaitement.
-#gt; Prévention des infections ORL (rhinites, otites) et respiratoires (bronchiolites, bronchites asthmatiformes) si l’allaitement exclusif dure plus de trois mois.
-#gt; Prévention probable de l’obésité jusqu’à l’adolescence.
Sur la santé de la mère :
-#gt; Diminution du risque d’infections post-partum.
-#gt; Perte de poids plus rapide dans les six premiers mois du post-partum.
-#gt; Diminution de l’incidence des cancers du sein et de l’ovaire avant la ménopause.
COMMUNIQUEZ ! L’ALLAITEMENT
RÉALISEZ VOTRE VITRINE : Mais non, l’allaitement ce n’est pas la mer à boire !
Le concept
#gt; L’événement : relayer la promotion de l’allaitement maternel
#gt; Le message : il existe des solutions pour faciliter l’allaitement
#gt; Les produits : tire-lait, coussinets, coquilles de recueil de lait, bouts de sein, sacs de conservation, pommades adoucissantes
#gt; La couleur : blanc et teintes pastel (bleu, rose, jaune, vert…)
Les slogans
#gt; « Facilitez-vous l’allaitement »
#gt; « Toutes les solutions pour allaiter facilement sont ici »
#gt; « Tout pour allaiter son bébé »
Les fournitures
– Trois cartons de taille différente
– Colle en bombe
– Papier blanc (nappe jetable)
– Cadres porte-photos enfantins
– Adhésif double face
– Papier bristol A4
– Papier kraft, tissu ou toile cirée de couleur
– Polystyrène extrudé
– Echantillons
Plan de la vitrine
– Papier, tissu ou toile cirée de couleur au sol.
– Trois plots où sont collés les cadres mentionnant le nom et le prix de la référence présentée.
– Au plafond, suspendre le panneau slogan et l’information complémentaire « Matériel disponible en permanence à la location », tout deux en polystyrène extrudé.
Mise en place d’un élément du décor
Quatre étapes de fabrication des plots.
– Sélectionner des cartons de taille adéquate.
– Les enduire de colle en bombe.
– Maroufler de papier blanc.
– Coller les cadres à l’adhésif double face.
Disposition des produits
Sur les plots, présenter le produit dans son conditionnement accompagné d’un échantillon.
DES CONSEILS POUR VOTRE RAYON : Des services en plus pour mieux fidéliser
L’allaitement est un segment sur lequel le pharmacien peut se démarquer.
Dans le rayon bébé
Faire savoir que certains produits spécialisés (bouts de sein…) sont disponibles immédiatement est un point positif. La gamme « allaitement » doit être placée à proximité du rayon bébé et si possible en continuité des soins maternels pour le corps (soins antivergetures, crème contre les crevasses des seins ou crème décongestionnante). Un stop-rayon de couleur (« Allaiter », « Pour l’allaitement ») permet d’identifier l’offre d’un coup d’oeil. Si vous avez choisi de les référencer, vous pouvez ajouter une information brève sur les soutien-gorge d’allaitement : « Soutien-gorge sur demande ». Un porte-fiches indiquant l’intérêt de ces produits est aussi une bonne idée.
Un coin service
Si la surface de l’officine le permet, imaginer la création d’un espace « bébé » au calme et à l’abri des regards est tout à fait cohérent. Ce service offre la possibilité de changer bébé, de l’allaiter ou même de faire chauffer un biberon. Idéalement situé dans la zone orthopédie si vous possédez une cabine d’essayage, cet espace comprend un point d’eau et un siège confortable. Il doit être clairement signalé au sein même du rayon bébé (« Avez-vous visité notre nouvel espace maman-bébé ? ») et proposé de vive voix à tous les parents entrant dans l’officine en poussant un landau.
Animation et fiches
Au printemps, proposez une animation autour de bébé avec mise en place de promotions éventuelles sur des produits pour nouveau-nés, pour la maman et l’allaitement. Autre offre sur laquelle communiquer : la confection d’une liste de naissance à l’instar de la liste de mariage. Proposez aux futurs parents d’établir avec eux cette liste de produits utiles, notamment pour l’allaitement, à offrir par leur entourage. Enfin, les fiches d’information sont toujours d’un grand secours et très appréciées des primipares.
A la sortie de la maternité, lors de la toute première visite à l’officine, pensez à demander si la maman allaite et remettez-lui systématiquement une fiche conseil.
LES MOTS POUR CONVAINCRE : Accompagner l’allaitement
Comme les séjours à la maternité sont de plus en plus courts et que les bébés sont livrés sans mode d’emploi, les nouveaux parents sont souvent démunis lors de l’arrivée de leur enfant. Alors autant évacuer tout complexe : on n’a pas besoin d’être soi-même parent pour assurer un bon conseil en matière d’allaitement. Mais il faut parler, expliquer, personnaliser et rassurer (surtout s’il s’agit d’un premier bébé).
En parler avant l’accouchement
Il est important de parler de l’allaitement bien avant l’accouchement. Idéalement, dès le 7e ou 8e mois de grossesse, commencez à poser des questions avec habileté : « Qu’avez-vous choisi comme mode d’alimentation de votre futur enfant ? », « Quel est votre souhait ? »… La maman voudrait bien allaiter mais hésite ? Dissipez ses craintes. Elle a peur d’avoir des crevasses au sein ? Dites-lui que, 9 fois sur 10, c’est un problème de position du bébé. Conseillez-lui de profiter du séjour à la maternité pour faire vérifier la position par une personne qualifiée.
Pendant, faire fi des problèmes
Le mamelon est ombiliqué ? Il existe des bouts de sein en silicone. Un écoulement survient de l’autre côté ? C’est normal et il existe d’ailleurs des coussinets d’allaitement. Face à une demande de tire-lait, demander quelles sont les motivations. On n’utilise pas un tire-lait pour contrôler ce que le bébé prend ou pour vérifier la production de lait. Si la demande est justifiée, présentez tous les accessoires d’accompagnement. Prévoyez des modèles de démonstration. Certaines équipes n’hésitent pas à avoir recours à un ballon de baudruche pour expliquer en pratique. Rappelez la bonne position pour l’allaitement ainsi que la nécessité de ne pas boire d’alcool ni fumer. Insistez sur l’importance de ne pas prendre de médicaments sans vous demander conseil ou sans en référer au médecin.
Le lait maternel se conserve !
Au réfrigérateur, le lait se conserve au maximum deux jours. Il doit être rangé au fond, jamais dans la porte. Au congélateur, il doit être stocké dans un récipient stérile et pas plus de quatre mois.
Avant utilisation, il peut repasser par le réfrigérateur, au bain-marie ou au chauffe-biberon.
Si son odeur ou son aspect changent, il doit impérativement être jeté. Il ne doit jamais être décongelé au micro-ondes qui détériore les protéines.
Le temps du sevrage
Le sevrage doit être progressif, c’est-à-dire au moins dix jours pour laisser le temps au bébé de s’adapter à la fois au contact de la tétine et au goût du lait artificiel. –
En collaboration avec Christine Caminade, docteur en pharmacie et formatrice responsable de l’organisme de formation Christine Caminade Conseil.
DOCUMENTEZ-VOUS
ASSOCIATIONS
CERDAM – Information pour l’allaitement
http://www.info-allaitement.org – tél : 04 78 42 09 16/ 06 75 81 42 53 –
Le Centre de ressource documentaire pour l’allaitement maternel (CERDAM) est destiné aux professionnels de santé. La structure propose une permanence téléphonique, le prêt de documents ou l’élaboration de dossiers thématiques. Le centre, animé par des médecins et des sages-femmes, vend des livres et peut aider les pharmaciens en répondant à une question précise.
FORMATIONS
Lactation humaine et allaitement maternel
Inscriptions 2007 : UFR Médecine et Sciences de Brest, 22, rue Camille-Desmoulins, 29298 Brest Cedex 3 – tél : 02 98 01 69 50
Ce DIU est dispensé alternativement à Brest, Grenoble et Lille. L’enseignement de 102 heures (trois séminaires de cinq jours), organisé par des pédiatres, gynécologues et sages-femmes, aborde la physiologie de l’allaitement, les enjeux psychologiques, les pathologies du sein et les médicaments toxiques (sanctionné par un examen et la présentation d’un mémoire).
INTERNET
http://www.santeallaitementmaternel.com
Elaboré à la demande du FIF-PL, ce site représente une source d’informations fiables pour tout professionnel de santé. L’équipe « Co-naître », sous la direction de la pédiatre Marie Thirion, a mis en place un système de e-learning avec quiz et références bibliographiques. A la partie formation, particulièrement complète et détaillée, s’ajoute une partie dédiée aux échanges entre professionnels. Un espace réservé aux professions de santé aborde médicaments et allaitement.
Les coups de pouce
-#gt; Homéopathie : Ricinus 5 CH, 3 granules 3 fois par jour pour augmenter la production de lait, associés à Agnus castus 5 CH si la maman paraît triste et fatiguée. Phytolacca 9 CH, 3 granules avant chaque tétée pour favoriser l’écoulement de lait. Conseiller également un mélange à parts égales de blé, orge et avoine 3 DH à raison de 10 gouttes avant le repas de midi.
-#gt; Phytothérapie : les cônes de houblon, les graines de fenouil (en tisane) et le fenugrec (en gélules) sont réputés pour leur action sur la stimulation de la lactation.
-#gt; Galactogil : composé d’extrait de Galega et de phosphate de calcium, c’est un médicament indiqué en traitement d’appoint de l’insuffisance lactée. Ses granulés se prennent purs ou dilués dans un verre d’eau, de lait ou de tisane, à raison de 1 à 2 cuillères à soupe 3 fois par jour.
Les soins du mamelon au quotidien
-#gt; Pas d’antiseptique, ni de lavage intempestif : l’épiderme est naturellement protégé par les sécrétions sébacées et sudoripares aux propriétés antibactériennes et hydratantes.
-#gt; Nettoyer en douceur : utiliser un syndet et éviter tout produit parfumé qui risque de masquer l’odeur naturelle des seins. Un lavage par jour suffit.
-#gt; Appliquer une goutte de lait maternel après la tétée : naturellement antiseptique (immunoglobulines, polynucléaires..) et cicatrisant (facteur de croissance épithéliale), il contribue à préserver l’intégrité du tissu. Inutile de laver le sein avant la tétée.
-#gt; En cas de sécheresse cutanée : utiliser une crème à base de lanoline purifiée (Purelan, Prelan, Lansinoh…) ou une huile végétale non allergisante (olive, palme..). Eviter les crèmes à la vaseline (graisse de pétrole non comestible) et les huiles au potentiel allergisant (amande douce, arachide et tournesol).
Les systèmes à double pompage
Loin d’être de simples gadgets, les systèmes électriques à double pompage (les deux seins à la fois) permettent un tirage beaucoup plus rapide et une meilleure stimulation. La maman gagne en temps et en production avec ce système. Ces tire-lait sont particulièrement utiles pour un usage prolongé.
La conservation du lait maternel
-#gt; Le lait recueilli doit être conservé dans des pots, flacons, poches souples ou biberons en plastique polypropylène, en polycarbonate ou en verre.
-#gt; Le contenant de conservation doit être propre et sec, la stérilité n’est pas une obligation pour une utilisation à domicile.
-#gt; Une fois tiré, le lait se place directement au réfrigérateur. Laissé à température ambiante, il ne se conserve pas plus de 4 heures.
-#gt; Si le lait n’est pas recueilli en une seule fois, refroidir le lait fraîchement tiré sous l’eau du robinet avant de le verser dans le récipient de conservation.
-#gt; Le lait peut être stocké 48 heures au réfrigérateur (+ 4 °C).
-#gt; Il se conserve 4 mois au congélateur (- 18 °C). Remplir le contenant au trois quarts en prévision de l’augmentation de volume.
-#gt; Après décongélation au réfrigérateur, consommer le lait dans les 24 heures.
-#gt; Après décongélation à température ambiante, le lait doit être bu dans l’heure qui suit.
-#gt; Un lait qui sort du réfrigérateur ne doit pas rester plus d’une heure à température ambiante.
-#gt; Réchauffer le lait au bain-marie ou au chauffe-biberon. Ne jamais utiliser le micro-ondes qui altère les composants du lait.
Dispositif d’aide à la lactation
Ce système assurant l’apport d’un complément de lait artificiel est peu connu. Il se présente sous la forme d’un biberon auquel est relié une tubulure laissant s’écouler le lait jusqu’au mamelon. Le bébé peut ainsi prendre du lait de complément tout en stimulant la lactation chez la maman et en gardant ses habitudes de succion au sein. Ce système évite le contact avec la tétine d’un biberon qui demande moins d’efforts pour la succion et qui peut mettre en péril l’allaitement. Le dispositif est recommandé :
– aux bébés qui présentent des difficultés de succion ;
– aux mamans obligées de compléter lors d’une mise en route difficile.
La supplémentation vitaminique de l’enfant allaité
-#gt; L’activité vitaminique D du lait maternel étant très limitée, il est conseillé d’apporter une dose médicamenteuse de vitamine D de 20 à 25 mcg/jour (800 à 1 000 UI/jour) de la naissance jusqu’à 18 mois.
-#gt; Pour prévenir la maladie hémorragique, les enfants nourris au sein doivent recevoir 2 mg de vitamine K1 dès la naissance, une seconde dose de 2 mg per os entre le 2e et le 7e jour, puis 2 mg/semaine jusqu’à l’arrêt de l’allaitement exclusif.
Si le nourrisson refuse la tétine
Certains bébés n’apprécient pas tout de suite le contact avec la tétine et la saveur du lait maternisé. La position de la langue est très différente selon que la tétée se fait au sein (langue sortie, en gouttière sous le mamelon) ou au biberon (lèvres et gencives refermées sur la tétine, tétine pincée pour faire couler le lait, langue rentrée derrière les gencives). A tel point que certains refusent le biberon les premiers jours. Quelques astuces : faire donner le biberon par le père, mettre du lait maternel dans le biberon, tester la cuillère ou la tasse, préférer les tétines en silicone qui suscitent les mêmes efforts de succion qu’au sein, essayer les tétines avec une forme proche du mamelon (Avent…).
Allaitement et allergies
Le rôle protecteur de l’allaitement au sein vis-à-vis de l’allergie alimentaire et de l’asthme fait l’objet d’études contradictoires. Cependant, il est recommandé de manière exclusive au moins jusqu’à 4 mois chez les enfants à risque (allergie chez un parent du premier degré). Côté régime alimentaire de la mère, seule l’arachide doit être exclue au sein des familles à risque.
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