Le maillon faible

Si 2005 a plutôt été une bonne année pour la pharmacie d’officine, 2006 est tourmentée sur le plan comptable. En effet, selon les données présentées dans ce numéro bilan, les ventes en volume de médicaments remboursables ont plongé de 6,6 % sur les huit premiers mois de l’année. Plus inquiétant encore, la marge officinale baisse de 3,3 % en valeur. Du jamais vu depuis 10 ans ! En cause, une avalanche de coups portés à l’économie officinale : baisses de prix, restriction des conditions commerciales, déremboursements, grands conditionnements, sans oublier une chute spectaculaire – et inattendue – des prescriptions… Au final, la perte de marge pourrait avoisiner les 300 millions d’euros pour l’ensemble du réseau cette année. Une situation qui n’empêche pas Xavier Bertrand de compter encore et toujours plus sur la profession. « Les pharmaciens sont en première ligne non seulement pour assurer la pérennisation de notre assurance maladie, un système dont nous pouvons être fiers, mais aussi pour dessiner son avenir », déclarait-il le 9 novembre, lors de la dernière Journée de l’Ordre. Un « maillon essentiel de ce système de santé performant que nous voulons bâtir, le maillon le plus immédiat, et donc essentiel pour nos concitoyens ». Mais il y a de plus en plus de mou dans la chaîne (5 à 10 % des confrères payeraient déjà leurs fournisseurs « au cul du camion »…) et les syndicats réclament de toute urgence une remise à plat du système de rémunération. Gageons que le ministre, qui se targue de beaucoup écouter les représentants des pharmaciens, saura entendre ce cri d’alarme et prendre les décisions en conséquence.

En attendant, nous vous livrons plusieurs pistes pour améliorer votre rentabilité : la substitution bien sûr (elle permet de récupérer 0,5 à 0,8 point de marge) mais aussi, et c’est bien moins connu, l’optimisation du back-office de votre point de vente (une logistique défectueuse, c’est une perte annuelle de CA de 15 %…). Ne désespérons pas !