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ENQUÊTE APR : Les ruraux déballent leurs soucis
L’enquête de l’Association de pharmacie rurale (155 comptes annuels étudiés de juillet à septembre 2005) ne reflète pas les difficultés économiques que traverse actuellement la pharmacie d’officine. Analyse.
L’an dernier, la progression moyenne de chiffre d’affaires des officines rurales a été de 4,86 % à 1,406 MEuro(s), soit en léger tassement par rapport à 2004 (+ 5,79 %). Une tendance confirmée par Fiducial Expertise qui constate une augmentation de 4,94 %. Rien d’alarmant, même si la marge commerciale des ruraux (après remises et hors accords de coopération commerciale) a perdu l’an dernier 0,36 point à 27,36 %. En masse, la marge a continué à progresser, passant de 377 kEuro(s) en 2004 à 384 kEuro(s) en 2005.
L’EBE a cédé aussi du terrain (10,95 % en 2004, 10,87 % en 2005). La capacité à faire face à cette dégradation est plus efficace quand les ruraux exercent en association (EBE à 12,59 % contre seulement 9,99 % en exploitation individuelle). Le résultat net est également plus avantageux lorsque l’officine est exploitée en association (11,39 %) qu’en individuel (8,99 %). En moyenne, le résultat net s’est usé de 0,16 point à 9,80 %.
Contrairement aux idées reçues, les grandes officines ne sont pas forcément les plus rentables. L’analyse de l’APR par tranche de CA montre que l’EBE est le plus élevé (11,84 %) dans la tranche de CA de 1,05 MEuro(s) à 1,5 MEuro(s), alors que les officines au-delà de 1,5 MEuro(s) ne sont pas les mieux loties (10,66 %). Elles sont pénalisées par le poids des frais de personnel (11,22 % du CA), alors que la moyenne des officines rurales, toutes tailles confondues, se situe à 10,16 %. Les officines les moins rentables en campagne sont celles comprises entre 750 kEuro(s) et 1,05 MEuro(s) (EBE de 10,05 %).
Au niveau du résultat net, les pharmacies de 1,05 MEuro(s) à 1,5 MEuro(s) furent les seules à se hisser au-dessus des 10 % (10,76 %) en 2005.
Les résultats d’un second questionnaire mené sur 2006 (308 réponses) apportent d’autres enseignements. La désertification rurale est une réalité pour une minorité des adhérents. Les populations bougent et les flux évoluent favorablement pour 76 % des pharmaciens répondants, mais la fréquentation journalière des officines rurales n’est pas pour autant meilleure (139 en 2006 contre 145 en 2005). Le nombre de médecins, de 2,5 par officine, est en chute (2,8 en 2005). La baisse ou la stagnation de la densité médicale est palpable dans 87,44 % des cas et en augmentation dans 12,56 % des cas. Et pour 62 % de ces officines, il existe un risque de diminution du nombre de médecins à moyen terme.
Prêts à se battre.
Les inquiétudes qui pèsent sur l’avenir des officines n’empêchent pas les ruraux d’investir et de se moderniser. Les automates gagnent du terrain (4,5 % des officines rurales contre 3,15 % en 2005) et plus de 82 % des répondants déclarent utiliser Internet au quotidien contre moins de 69 % l’an dernier. Comme toujours, en période de difficultés et d’incertitudes, l’emploi est en berne. Seulement 13 % des titulaires recherchent un adjoint (20 % en 2005) et 9 % un préparateur (10 % en 2005). Les achats de matériel et les travaux de rénovation recueillent moins de suffrages que l’an passé (62 % au lieu de 76 %). Ce ralentissement traduit bien la sinistrose ambiante : 76 % sont pessimistes (contre 53 % un an plus tôt). En cause : l’affaiblissement de l’économie de l’officine en 2006, aux attaques sur le monopole, à l’exode rural et à la crise d’identité vécue par le pharmacien rural. Même si la grogne monte, les ruraux ne sont pas résignés et sont prêts à se battre. Preuve en est leurs résultats sur le générique. D’après cette enquête, ils étaient déjà à l’objectif national en novembre (71,12 % de substitution).
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