« A chacun sa place, surtout vis-à-vis de l’assistant. »

Mazingarbe (Pas-de-Calais)

Elève dans une école d’art dramatique, titulaire d’un bac L, Rodrigue Grabarz a renoncé au théâtre quand il a rencontré Marjorie Guilbert, étudiante en quatrième année à la fac de Lille. Cela le motivera à reprendre ses études. Après le CAP puis le BEP, il obtiendra le BP en 1999, l’année de leur mariage. Quant à Marjorie, elle sera diplômée en 1998. Rodrigue est embauché à Villeneuve-d’Ascq (où il avait accompli tous ses stages) et se rapproche fin 2001 de l’ex-bassin minier dont tous deux sont originaires.

« On a voulu essayer et ça marche »

Marjorie exploitera d’abord seule, avec une préparatrice, une officine à Mazingarbe reprise en février 2001, avant de proposer à son époux de l’embaucher, en 2002. « Quand nous avons commencé, nous sortions tous deux de vécus difficiles dans nos pharmacies respectives. Notre deal était simple : on fait un essai et, si on arrive à travailler ensemble, on continue et on s’établit des règles, le mercredi libre pour mon épouse, le jeudi pour moi », raconte Rodrigue.

Depuis ce deal, le couple a eu un enfant et l’officine s’est bien développée. « Nous avons un assistant, deux préparateurs et une apprentie. Les travaux que nous avons engagés en 2005 ont aidé à la multiplication par 2,5 du chiffre d’affaires. »

Si Rodrigue s’occupe en priorité de la parapharmacie, du conseil et du matériel médical, jusqu’à la réception des représentants, c’est Marjorie qui prend en charge la gestion et les factures. « Le responsable, c’est moi. En cas de souci, je gère les conflits. A chacun sa place, surtout vis-à-vis de l’assistant », insiste Marjorie. « Cette situation n’est sans doute pas toujours facile pour notre équipe, reconnaît Rodrigue, tout en se félicitant : On a voulu essayer et ça marche. » Ce qui ne l’empêche pas parfois d’avoir quelques états d’âme : « Si cela continue, je vais aller voir dans une autre pharmacie ! » Des paroles qui n’ont jamais été traduites en actes.