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La vente en ligne ne séduit toujours pas les consommateurs
Autorisée depuis 2013, la vente en ligne des médicaments à prescription facultative ne décolle pas. Une étude de consommateurs le confirme.
A ce jour, sur les 22 000 officines françaises, seulement 129 ont un site de vente de médicaments, dont un quart ne fonctionnent pas. L’état des lieux de l’étude menée par des étudiants en marketing santé de l’université Pierre-et-Marie-Curie (UMPC) révèle encore que 16 % seulement des personnes interrogées déclarent s’être déjà rendues sur des sites d’officine et que seulement 2 % ont déjà acheté un médicament en ligne. Pourquoi ce désintérêt ? L’enquête a permis d’identifier plusieurs freins. D’abord, le manque d’information des Français sur ce nouveau mode de consommation. Des 772 usagers interrogés sur la partie qualitative, 75 % savent que l’on peut acheter des médicaments en ligne, mais plus de la moitié pensent que cette pratique n’est pas autorisée en France. La moitié des répondants souhaitent être mieux informés sur ce sujet, en priorité par leur pharmacien (71 %) et leur médecin (51 %). Autres écueils : les craintes de contrefaçon, l’absence de conseil du pharmacien, le délai de livraison. Selon l’étude, ces « inconvénients » supplantent les avantages qui sont reconnus par les consommateurs (gain de temps, prix plus avantageux…). L’analyse des réponses a permis également de dégager le profil type du consommateur potentiel de la vente en ligne : un homme quadragénaire CSP+, n’habitant pas en centre-ville, consommant peu de médicaments, pas intéressé par la santé, mais favorable à la vente en ligne pour le principe. Un profil qui est loin du cœur de cible de l’automédication et donc pas forcément propice au développement de la vente sur Internet. Forts de ces constats, les pharmaciens interrogés dans l’étude estiment que « l’évolution est inévitable » et que « il n’y aura pas de retour en arrière ».
Une lente évolution
Comment faire pour s’adapter à ce nouveau type de commerce ? Deborah Wallet-Wodka, maître de conférence à l’UPMC et enseignante au master marketing de la santé, se veut rassurante. « La mise en ligne d’un secteur passe toujours par des réticences et la santé n’y coupe pas. L’évolution est longue. En Allemagne, la vente en ligne existe depuis douze ans et la progression reste faible sur ce marché fixé à 7 % du chiffre d’affaires de l’automédication ». Pierre-Jean Bisiau, titulaire d’une officine à Vihiers (Maine-et-Loire), dont le site est consacré depuis janvier 2014 à la vente en ligne, reconnaît qu’il n’est pas simple de se lancer dans cette activité pour un pharmacien. « La réglementation est trop stricte », déplore-t-il, en ajoutant que « la pharmacie en ligne est une source de revenus complémentaires et ne remplacera pas l’officine ». Peu importe, pour les pharmaciens séduits par ce nouvel espace de vente, l’étude recommande de proposer un site qui ressemble le plus à une officine : afficher les photos et les coordonnées du pharmacien, proposer des rubriques dédiées notamment aux médicaments OTC, aux promotions et aux conseils.
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