Droit au changement

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Publié le 30 juin 2014
Par Myriam Loriol
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Les temps changent, le métier de pharmacien évolue. Et le profil des consommateurs est en pleine mutation (lire notre événement page 4). Les lignes définissant la limite entre client et distributeur sont en train de bouger. Avant, on proposait un produit à la vente. Point barre. On ne se posait pas la question du canal de vente. Mais ça, c’était avant. Aujourd’hui, les canaux de distribution sont multiples (Web, magasins physiques…) et se mêlent entre eux. Les points de vente – y compris la pharmacie – deviennent connectés. J’en veux pour preuve les officinaux qui témoignent dans notre dossier (page 14). Avant, les pharmaciens vendaient beaucoup de préparations et n’avaient aucun problème de trésorerie. Mais ça, c’était avant. Car nul n’a pu ignorer les progrès de la médecine, la concurrence de la grande distribution, celle des parapharmacies ou encore d’Internet, et l’intégration de normes de qualité.

Avant, les pharmaciens n’avaient pas le droit de communiquer vers le grand public. Mais ça, c’est encore le cas à présent ! Comment la jurisprudence française peut-elle, d’un côté, donner à E. Leclerc les moyens de vanter ses prix bas et l’expertise de ses « docteurs en pharmacie » et, de l’autre côté, empêcher les officinaux de mettre en avant leur savoir-faire ? Ainsi, le groupement Giphar a vu sa condamnation confirmée par la Cour de cassation pour ses campagnes publicitaires de 2010. Comme si le réglementation pharmaceutique avait oublié de se mettre « au goût » du jour et de prendre en compte les profondes transformations sociétales des dernières décennies.

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